Un rapport préconise la baisse du trafic aérien

Un rapport préconise la baisse du trafic aérien

Celui-ci évalue la baisse de trafic nécessaire à 19% d’ici à 2050 au niveau mondial.

Qu’on soit d’accord ou pas avec ses conclusions, ce rapport, et le large écho qu’il a eu dans la presse, illustre la pression à laquelle le transport aérien va faire face dans les prochaines années. Détaillé par le journal La Tribune (Lire ici), ce rapport a été réalisé par le think tank de la transition carbone « Shift Project » et le « collectif Supaéro Décarbo », un groupe d’une centaine d’élèves et d’anciens élèves de la célèbre école d’ingénieurs en aéronautique.

Comme l’explique le journaliste Fabrice Gliszczynski dans son article, le rapport « remet en question les objectifs des acteurs du secteur, dont la feuille de route visant à réduire de 50% les émissions de CO2 du secteur en 2050 par rapport à 2005, doit permettre de respecter l’Accord de Paris sans réduction de trafic ».

Selon ses auteurs, les innovations technologiques que les professionnels de l’aéronautique et du transport aérien mettent en avant (avion à hydrogène, renouvellement des flottes, carburants alternatifs…) ne permettront pas de limiter le réchauffement climatique à +2° en 2100, tel que l’a défini l’Accord de Paris sur le climat.

Une seule solution : limiter l’usage de l’avion, en agissant notamment sur l’offre. Le rapport préconise ainsi de mettre plus de sièges dans les avions en supprimant les classes affaires et les premières classes, en abandonnant les vols dès lors qu’une alternative ferroviaire existe en 4h30, donc quasiment toutes les lignes intérieures de point à point, et en repensant le système des « miles » qui pousse à la surconsommation de voyages.

Il faut aussi agir sur la demande, disent les auteurs, en allouant des droits à voyager ou en instaurant « une taxe progressive indexée sur la fréquence des voyages et la distance parcourue ».

Au final, il faudrait une diminution du trafic aérien mondial de 19% en 2050 par rapport à 2019, et donc une réduction de la production d’avions de 55%. Comme le souligne l’article de La Tribune, « l’équation économique et sociale est en effet majeure dans ce débat. Le secteur aérien représente 4,3% du PIB français et 435 000 emplois directs et indirects ». Un débat en tous cas qui n’a pas manqué de faire réagir la communauté du voyage d’affaires sur Linkedin, et ce n’est qu’un début !

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM