Aérien : la concurrence du loisir confirmée

Les touristes aisés veulent s’offrir des classes affaires ? Les compagnies aériennes leur facilitent grandement la vie. 

Le mois dernier, l’Œil de l’AFTM s’était penché sur la forte concurrence du segment loisir, notamment dans l’hôtellerie et l’aérien. Concurrence qui génère pour les corpos une inflation des tarifs, une pénurie de disponibilités et, selon certains travel managers, un manque de considération de la part des fournisseurs. 

Une étude réalisée par Amadeus et relayée par Business Travel Mag montre que les compagnies aériennes ont trouvé la parade pour accompagner sinon susciter l’intérêt des touristes à voler à l’avant de l’avion. Elles proposent de plus en plus des tarifs en classe affaires « dégroupés », plus abordables et plus accessibles. 

Amadeus indique que la tendance a été lancée par Emirates en 2019 lorsqu’elle a mis sur le marché des billets en classe affaires sans accès aux salons, avec un choix de sièges restreint et sans possibilité de surclassement. 

Qatar Airways a suivi avec un tarif pour lequel les passagers doivent payer un supplément pour accéder au salon, changer de date ou d’itinéraire, tout en gagnant moins de miles. Finnair et Zipair (Japon) ont suivi en 2021, rejointes par Air France/KLM qui a introduit cette année des tarifs Business Class Light sur ses vols long-courriers.

Cette tendance devrait se poursuivre en 2024, le marché des loisirs ne montrant pas réellement de signes d’essoufflement. Bien que les tarifs aériens devraient enfin se calmer, comme le prédisent conjointement Amex GBT et BCD Travel, le sourcing aérien restera donc compliqué pour les entreprises d’autant que les capacités ne retrouveront pas tout à fait leurs niveaux de 2019.

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Thierry de Bailleul : « La visio remplacera surtout des voyages courts »

Le vice-président des ventes Europe de Qatar Airways a répondu à nos questions pour ces 7e Entretiens de l’AFTM. Voici quelques-unes de ses citations les plus marquantes. 

Quel plan de vol au départ de Paris ?

« On a été la compagnie aérienne qui a le plus volé depuis le début de la pandémie bien qu’on ait réduit bien sûr nos capacités. On continue d’opérer au départ de Paris deux vols par jour. Si on voit la demande chuter, on réduira. Mais on veut respecter nos engagements, on n’est pas une compagnie qui annule ses vols en dernière minute, ou très rarement. On tient à ce respect et à cette stabilité des programmes. »

Quel protocole sanitaire ?

« Nos procédures sanitaires ont été récompensées avec la cinquième étoile au classement Covid-19 de Skytrax. Il faut signaler aussi que le hub de Doha est devenu dans le même temps le premier aéroport à décrocher 5 étoiles dans le classement Airport Security. Ce qui veut dire qu’il y a une parfaite synergie entre l’aéroport de Doha et Qatar Airways. On va plus loin que les autres compagnies : nos équipages revêtent une combinaison qui permettent de limiter les contagions, les nettoyages cabines se font avec un robot qui passe dans les allées au moment de l’escale, son système d’ultraviolet neutralisant virus et bactéries… Résultat : notre taux d’infection à bord est de 0,018%, soit l’un des plus bas de l’industrie. Vous êtes moins exposé à l’intérieur d’un de nos avions que nulle part ailleurs. » 

Quel certificat sanitaire ?

« Nous sommes la première compagnie à utiliser la solution digitale Travel Pass de IATA. Elle lève tous les débats sur l’éthique ou la protection des données car c’est le voyageur lui-même qui est maître de l’information. Quand vous le présentez à l’enregistrement ou ailleurs, il y a juste une mention : « Ok to board ». Ce qui signifie que le passager a respecté toutes les obligations du pays au départ et à l’arrivée. L’application vérifie que toutes les cases sont cochées. » 

Quelles conditions commerciales ?

« Il faut donner confiance, et donc maintenir les conditions commerciales. Tous nos billets sont entièrement flexibles. Aucune contrainte de remboursement. En 2020, on a remboursé 1,6 milliards d’euros de billets, c’est énorme ! On ne rechigne pas. Et on espère gagner la fidélité des clients à travers tous ces gestes. » 

Quelles actions pour le marché corporate ?

« Nos forces de vente sont sur le terrain. On a un certain nombre de contrats firmes qu’on est en train de prolonger compte tenu de la situation. Bien sûr la demande est plus faible, c’est difficile de la stimuler mais on est là. Il y a une opportunité pour les travel managers et les acheteurs : comme on est en période de restriction budgétaire, je leur dis d’essayer le voyage en classe affaires via Doha et non en direct. Cela leur coûtera 30 à 40% moins cher, avec un produit de qualité. »

Le vol avec escale, un risque ?

« Si l’aéroport est parfaitement aligné avec les procédures de la compagnie, vous avez une sorte de couloir sanitaire ultra protégé, et c’est le cas avec Doha. On peut être une compagnie indirecte et avoir les taux de contamination les plus bas du marché. » 

Une guerre des prix à venir ?

« Si c’est le cas, elle devrait déjà avoir eu lieu, or les prix ne sont pas passés sous un seuil déraisonnable. Les compagnies ont déjà perdu beaucoup d’argent. La demande se stimule aussi par la sécurité, la qualité et le critère environnemental. »

Le marché affaires : une baisse inéluctable ?

« Je suis sceptique sur cette prédiction d’une chute du business travel. Il y a un moment où il faut rencontrer les gens, ce n’est pas qu’une affaire de prix ou de produit. Le business, ce n’est pas seulement la dimension froide de la relation mais aussi la dimension chaude, donc la relation humaine. Bien sûr la visioconférence remplacera des voyages mais surtout des voyages courts. »

Quelle place pour l’écologie ?

« Elle va être de plus en plus importante. Les travel managers y sont de plus en plus sensibles. Comment peuvent-ils s’y retrouver ? En regardant la structure des flottes des compagnies, anciennes ou récentes, et en observant les organismes qui font des comparaisons entre compagnies. Qatar mise beaucoup sur les A350 (elle en a 53 et elle en a commandé d’autres) qui sont les avions les plus économes en carburant sur des trajets long-courriers. Ils ont en moyenne 2 ans et demi d’ancienneté, or je rappelle que l’âge moyen de la flotte IATA se situe entre 12 et 14 ans. Un A380 c’est deux fois plus de carburant à l’heure de vol qu’un A350. Ce sont des choses qui peuvent guider. Les dix A380 de Qatar ne voleront pas tant que ce n’est pas justifié. Et il ne l’est plus économiquement et d’un point de vue environnemental. »

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

 

Dimitri Tsygalnitzky : « 2021 sera l’année du MaaS »  

 

Le vice-président de Free Now For Business a répondu à nos questions pour ces sixièmes « Entretiens de l’AFTM ». Voici quelques-unes de ses citations les plus marquantes.  
 

Quelle activité en 2020 ?

« On est à moins 40% depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière car on est un peu moins dépendant que le reste de l’industrie au voyage au sens large. Moins de 20% de nos courses en temps normal (5% aujourd’hui) concernent des trajets vers ou depuis les aéroports ou gares. En revanche, le couvre-feu ne nous arrange pas, car 40% de nos courses s’effectuent entre 21h et 6h du matin. » 
 

Quels protocoles sanitaires ? 

« Nous avons 25 000 chauffeurs sur la France, 20 000 ont été équipés de vitres de protection. On limite les courses à 3 passagers maximum, donc pas de passager à l’avant, 3 passagers qui se connaissent bien sûr. Je remarque que nous avons eu d’ailleurs pas mal de nouveaux utilisateurs ces derniers mois, des habitués des transports publics qui ont été rassurés par nos mesures d’hygiène. » 
 

La crise a-t-elle impactée les prix ?

« Le prix de course moyen est normalement d’une vingtaine d’euros, il tourne aujourd’hui autour de 17 euros. Je précise que notre temps moyen d’attente est aujourd’hui de trois minutes, c’est très positif. »
 

Quelles prévisions pour 2021 ?

« Il n’y a que deux types de plan, les mauvais et les chanceux. C’est particulièrement vrai en cette période. Mais on prévoit néanmoins un début d’année très soft avant une accélération au printemps. »
 

Pourquoi ce passage sous la bannière Free Now ?

« Nos deux actionnaires, BMW et Daimler, ont souhaité faire converger toutes les entités au sein d’une même application, Free Now, et d’une même équipe. La France était la dernière étape, réalisée le 15 septembre dernier. »
 

Ce passage modifie-t-il l’offre « affaires » ? 

« Avec Free Now, on ajoute deux avantages : la couverture géographique car on est présent dans plus de 100 villes à travers 10 pays en Europe sur la même application, et on double nos équipes de développeurs, on va donc apporter plus de bénéfices pour les voyageurs et les travel managers. Ce qui ne change pas pour nos 3500 entreprises clientes en France : des tarifs compétitifs, un temps d’attente le plus réduit possible, la qualité de service. »
 

Free Now bientôt racheté par Uber ?

« Ce qui est public, c’est que Uber s’intéresse au leader européen mais les deux actionnaires de Free Now ne sont pas alignés sur la marche à suivre. Ce que je peux dire, c’est que c’est un marché très compétitif, évalué à 300 milliards d’euros (630 milliards d’euros pour le marché aérien), forcément tout le monde s’intéresse à ce marché de la mobilité, et cela semble logique que plusieurs acteurs souhaitent se consolider sur ce marché. Je pense que Free Now va conforter ses positions dans les années à venir, soit en rachetant un concurrent, soit en faisant une levée de fond, soit en s’associant avec d’autres acteurs, soit en se faisant racheter. Mais Uber a déjà des parts de marché importantes et pourrait se retrouver en situation de monopole. Bref, je ne pense pas qu’il se passe beaucoup de choses dans les 18 à 24 mois qui viennent. »
 

Des objectifs de rentabilité reportés à cause de la crise ? 

« On passe d’un marché en recherche d’hyper-croissance à un marché en quête de rentabilité. Les investisseurs attendent désormais un retour sur investissement et notre objectif est d’être rentable dès l’année prochaine, en 2021. »
 

Quels changements à plus long terme le Covid a-t-il sur votre activité ?

« On a publié un livre blanc il y a quelques semaines, 3 tendances :

  • Accentuation du duty of care. 46% des collaborateurs ne veulent plus prendre les transports en commun et un certain nombre de travel managers veulent interdire les transports publics. 
  • Convergence entre le fleet management et le travel management. 
  • Tout le monde est à la recherche de trésorerie, il faut donc offrir une flexibilité de paiement. »

 

Quelle stratégie sur le MaaS* ? 

« La force du MaaS, c’est de pouvoir comparer différents choix de mobilité en termes de prix, de temps de trajet et d’attente sur une même interface. Le graal de tous les acteurs : pouvoir comparer et payer. Donc, pour un travel manager, il s’agira demain de gérer sa flotte automobile, son programme travel, le Pass Navigo des collaborateurs, leurs cartes essence…, dans des packs de mobilité par abonnement sur une même application. Il reste encore du chemin à parcourir mais je suis persuadé que 2021 sera l’année du MaaS ! »
 

Quels enjeux écologiques ?

« Notre ambition est de réduire de 50% par passager/km notre empreinte carbone dans les 4 ans qui viennent. On veut une flotte à 50% électrique dans les 4 ans et 100% d’ici 2030 (aujourd’hui 10%). 
On aimerait aussi proposer et promouvoir une alternative à la voiture pour 50% de nos trajets les plus courts, entre un et trois km. »
 
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM
*MaaS : acronyme signifiant mobility as a service, il s’agit d’une application mulmodale d’information et de paiement qui permet d’avoir accès à tous les modes de transport d’un territoire en un seul clic.   

Frédéric Gossot : « les prix vont inévitablement baisser »

Frédéric Gossot : « les prix vont inévitablement baisser »

Le directeur général pour la France et le Bénélux de Qatar Airways s’est prêté à l’exercice de l’interview pour ces deuxièmes « Entretiens de l’AFTM ». Voici quelques-unes de ses citations les plus marquantes.
L’avenir du transport aérien
« C’est difficile d’être optimiste en ce moment, le transport aérien traverse une crise sans précédent. Personne ne pouvait s’attendre à une crise de cette ampleur, qui est terrible pour l’ensemble des compagnies aériennes. »
Qatar Airways pendant la crise
« Nous avons fait le choix fort de maintenir une trentaine de destinations au plus fort de la crise, dont Paris, et de mettre en place plus de 300 vols spéciaux. Cela nous a permis de rapatrier 1,8 million de passagers. »
Quel trafic aujourd’hui ?
« La part du trafic affaires est réduite mais pas négligeable pour autant. On a désormais 11 vols hebdomadaires au départ de Paris, on monte à deux vols quotidiens en août et on retrouvera nos trois vols quotidiens en septembre. On fonde beaucoup d’espoir sur la rentrée car un certain nombre de pays lèvent les restrictions à l’entrée et nos clients affaires n’attendent qu’une chose, reprendre l’avion pour signer des contrats, visiter un chantier… ».
Quid de Lyon ?
« Le lancement de la desserte lyonnaise était prévu en juin, nous l’avons reporté sine die. Les ventes étaient extrêmement encourageantes, la région de Lyon a un potentiel exceptionnel. Par ailleurs, nous avons suspendu la desserte de Nice mais l’objectif est de la reprendre dès la fin octobre. »
Quels protocoles sanitaires
« Parmi les mesures les plus importantes, les clients sont invités à porter un masque et une visière, on leur fournit le matériel à l’enregistrement s’ils n’en disposent pas. Et nous avons modifié la restauration à bord en classe affaires : le plateau a remplacé le service à la carte. Mais aussi désinfection totale des avions à chaque escale, embarquement et débarquement cadencés… Compte tenu des remplissages plus faibles, il n’y a pas de temps d’attente supplémentaire. »
A quels prix ?
« Inévitablement les prix vont baisser car la demande est faible. C’est la logique du yield management. Et pour inciter les clients à voyager, nous allons lancer des offres tarifaires intéressantes, comme c’est le cas depuis 15 jours et qui reçoivent un écho favorable de la part des clients. On espère tous retrouver des niveaux tarifaires d’avant-crise mais je ne suis pas convaincu que les prix augmentent. »
A quelles conditions commerciales ?
« Nous avons eu dès le début de la crise une politique commerciale très souple qui a autorisé les remboursements pour ne pas ajouter une crise à la crise. On maintient cette politique de flexibilité pour des voyages jusqu’au 31 décembre : en cas d’annulation, remboursement du billet ou avoir ou report sans frais. »
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Qatar Airways- Voyage d'affaires

Qatar Airways est fière d’être l’une des compagnies aériennes internationales les plus récentes à desservir les six continents. La compagnie relie plus de 150 destinations entre elles chaque jour dans le monde entier, avec une flotte d’appareils de toute dernière génération et un niveau de service inégalé, depuis leur base et plateforme de correspondance cinq-étoiles, l’Aéroport International Hamad situé à Doha, dans l’État du Qatar.

Qatar Airways a été régulièrement récompensée pour son audace, son sens du détail et son raffinement.  La compagnie a été élue Meilleure Classe Affaires au Monde, Meilleure Compagnie Aérienne du Moyen-Orient et Meilleur Salon de Première Classe au Monde en 2018 par Skytrax.

Préparez-vous à une expérience de voyage sans précédent. Le sens légendaire de l’hospitalité et le service d’exception ont été conçus spécialement pour répondre aux besoins de ses passagers.

Plus d’espace que jamais auparavant
Découvrez les sièges les plus larges et les plus spacieux du transport aérien, à bord d’une des flottes les plus récentes. Qatar Airways offre beaucoup d’espace pour manger, dormir et s’étirer. Chaque siège est également doté d’une trousse de voyage comprenant tous les accessoires indispensables comme un baume à lèvres signé

 
 

Une délicieuse offre de restauration
La compagnie met toujours l’accent sur la qualité et la fraîcheur des ingrédients utilisés dans la préparation des repas et des desserts.
Découvrez des somptueuses saveurs et profitez d’une délicieuse sélection de boissons.

 

Connectivité à bord
Le monde est à portée de vos doigts grâce aux moyens de communication ultramodernes de Qatar Airways. Restez connectés grâce au service mobile OnAir. Le Wi-Fi à bord vous permet de poursuivre votre travail ou de vous divertir, tout en gardant le contact avec vos amis, votre famille, vos collègues et vos clients.
Une fois que l’appareil a dépassé l’altitude de 10000 pieds (3000 mètres), vous pouvez utiliser vos appareils électroniques portables, envoyer des SMS et des MMS, accéder à vos e-mails et surfer sur internet pour rester en contact avec vos proches.

 

Accords professionnels
Qatar Airways réponds aux besoins des voyageurs d’affaires en leur proposant ce qui se fait de mieux en matière de services de communication, ainsi qu’un véritable havre de paix spacieux leur permettant de voyager comme ils l’entendent. Que vous désiriez travailler, dormir, vous restaurer ou simplement vous détendre, nous avons créé un cadre, au sol et dans les airs, qui vous permettra d’arriver à destination en étant prêt à partir au travail.
Les entreprises de grande ou de moyenne taille peuvent prétendre à un accord professionnel avec Qatar Airways. Avec des rapports d’activité mensuelle, un responsable de compte Qatar Airways dédié et d’autres avantages, cet accord qui bénéficie aux deux parties peut représenter d’importantes économies sur le budget que votre société consacre aux déplacements.

Contacter notre service commercial :
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