Tarifs aériens : c’est le moment de tout changer !

Tarifs aériens : c’est le moment de tout changer !

C’est le plaidoyer d’un patron d’une TMC américaine pour qui la complexité des tarifs aériens est un frein à la modernisation du secteur des voyages d’affaires.
L’heure est décidément à la remise en question tarifaire ! Aujourd’hui les TMC, la Sncf (comme l’a annoncé la semaine dernière son patron Jean-Pierre Farandou), demain les compagnies aériennes ? C’est en tous cas le vœu formulé par Jeff Klee, le co-fondateur d’AmTrav, une TMC basée à Chicago dans un article très intéressant publié dans Phocuswire (Lire ici).
Et il n’y va pas par quatre chemins : « l’ensemble de constructions absurdement compliquées sur laquelle repose la tarification des billets aériens est une relique d’une autre époque. Nous en rions souvent mais, à un moment donné, cela cesse d’être drôle. Cette complexité inutile taxe chaque étape de la chaîne de valeur et étouffe les tentatives d’innovation. Les voyageurs finissent par en subir les conséquences ».
Les compagnies aériennes en prennent pour leur grade : « le calcul des tarifs aériens est si compliqué et nécessite une telle puissance de calcul que la plupart des compagnies aériennes américaines le sous-traitent à Google. Lorsque vous faites une recherche sur leur propre site web, ces compagnies aériennes payent en fait Google pour, en temps réel, les aider à déchiffrer leur propre logique tarifaire ! »
De quel degré de complexité parle-t-il ? « Dans un manifeste de 2007 toujours d’actualité, le cofondateur d’ITA Software (qui est devenu Google Flights) a démontré que pour un voyage entre Boston et San Francisco, il y avait plus de 25 millions de constructions tarifaires possibles sur la seule American Airlines. Pour essayer de mieux comprendre le fonctionnement du système, il a déclaré : “Si les tarifs sont des atomes, les unités de prix sont les molécules utilisées pour construire des billets complets”. La tarification des compagnies aériennes a besoin d’une métaphore de science moléculaire pour la rendre plus facile à comprendre ! »
Et de conclure : « il est grand temps de faire sauter cette structure tarifaire byzantine et de la remplacer par quelque chose de simple et adapté à l’ère numérique : la tarification à l’aller simple. Pour acheter un voyage aller-retour, il suffit de choisir un vol aller, un vol retour, d’ajouter les deux au panier et de payer la somme des deux prix – comme pratiquement tous les autres produits que nous achetons en ligne. »
Il appelle ainsi à « abandonner l’idée que le prix d’un vol peut dépendre des autres vols de votre itinéraire, ainsi nous pourrons supprimer des milliards de cycles de CPU*, des millions de lignes de code et des centaines de milliers d’appels aux agents de voyages pour des changements de billets trop compliqués à automatiser. »
En simplifiant la tarification aérienne, on pourrait donc selon lui améliorer de façon exponentielle les temps de réponse, renforcer la confiance entre les voyageurs et les compagnies aériennes, favoriser les modifications de billets en libre-service sans décrocher son téléphone, éviter des heures de développement informatiques aux TMC, aux SBT, aux prestataires de services et aux compagnies aériennes elles-mêmes, empêchant de consacrer plus de temps à développer des fonctionnalités plus innovantes.
L’idée n’est pas nouvelle, elle a été reprise par de nombreuses compagnies low cost et a fait pendant des décennies le succès aux Etats-Unis de Southwest.
On regrettera toutefois un angle mort dans l’article bien charpenté de Jeff Klee : pourquoi les compagnies aériennes ont-elles intérêt à cette complexité ? Il cite bien sûr le yield management qui serait privé d’un outil et, comme il le dit justement, « cet outil vaut-il vraiment le coût énorme qu’il représente ? »
Pas sûr en tous cas que la tarification de plus en plus dynamique vers laquelle on se dirige simplifie le problème !
*Temps d’exécution d’une tâche par un ordinateur
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

L’écotaxe, la partie émergée de l’iceberg

L’écotaxe, la partie émergée de l’iceberg

Au-delà de l’écotaxe, d’autres propositions de la convention citoyenne pour le climat effraient les transporteurs aériens.
L’écotaxe fait parler et soulève l’indignation des professionnels de l’aérien. Selon l’étude d’impact des propositions de la convention citoyenne pour le climat réalisée par l’administration, cette écotaxe de 4,2 milliards d’euros provoquerait entre 120 000 et 150 000 suppressions d’emplois directs et engendrerait une chute de trafic de 14 à 19%.
Mais ce n’est pas tout. Comme le détaille le journal La Tribune (Lire ici), « l’impact des propositions de la convention citoyenne va bien au-delà de cette écotaxe. Il y a en effet une autre mesure choc qui vise “à organiser la fin du trafic aérien d’ici à 2025 sur les lignes où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps” sur un trajet d’au moins 4 heures ».
Résultat : « une telle interdiction provoquerait la suppression de 30 liaisons aériennes intérieures de plus de 10.000 passagers annuels. (…) Une interdiction des vols sur les lignes assurées également par le train en moins de 2h30, comme l’a prévu le gouvernement, entraînerait quant à elle la suppression de 8 liaisons intérieures ».
Et pour ne rien arranger, il n’y aurait pas d’exception pour les vols en correspondance. L’étude précise ainsi que « “la mesure ne conçoit pas d’exception pour les vols dont l’utilité est d’assurer la correspondance entre un aéroport de province et les hubs de Paris et de Lyon”, contrairement à ce que prévoit aujourd’hui le gouvernement, qui s’est bien gardé néanmoins de nommer les hubs ».
« Autrement dit, explique le journaliste, un passager nantais souhaitant se rendre à New York préfèrera peut-être emprunter un vol de British Airways pour prendre une correspondance à Londres plutôt que le TGV pour se rendre à Roissy. Une baisse du trafic pré et post-acheminement vers les hubs qui ferait perdre la puissance du hub de Roissy obligerait son principal opérateur, Air France, à réduire la voilure sur le long-courrier ».
Des mesures qui tombent à pic pour un transport aérien dévasté depuis six mois.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Quel avenir pour les voyages d’affaires ?

Quel avenir pour les voyages d’affaires ?

Quand les universitaires et les chercheurs se penchent sur le poids et l’avenir des déplacements professionnels, c’est inédit et passionnant.
Ricardo Hausmann n’est pas n’importe qui. Ancien ministre de la planification du Venezuela, ancien économiste en chef à la Banque interaméricaine de développement, il est aujourd’hui professeur à Harvard et ses recherches font autorité.
Alors quand il parle du secteur des voyages d’affaires, on tend une oreille attentive. Son dernier article paru dans Financial News, un site d’information financière édité à Londres, vaut le détour (Lire ici).
Sa thèse est la suivante : « l’impact économique de l’arrêt des voyages d’affaires ira bien au-delà des pertes d’emplois dans le secteur, car il entraînera une diminution substantielle du transfert de connaissances ».
La question de départ ? « Pourquoi les voyages d’affaires ont-ils augmenté ces vingt dernières années à un rythme trois fois supérieur au PIB mondial, malgré la disponibilité de Skype, Facetime, WhatsApp ou simplement du courrier électronique, tous des outils antérieurs au Covid-19 et à Zoom ? »
Pour y répondre, il étudie avec deux autres chercheurs le pourquoi du comment de la diffusion technologique. Selon eux, la technologie est constituée de trois connaissances : celles contenues dans les outils, celles contenues dans des codes, des algorithmes, des formules… et enfin celles contenues dans les cerveaux humains.
Sur ces trois types, « les outils et les codes sont faciles à déplacer, mais le savoir-faire se déplace très lentement de cerveau en cerveau à travers un long processus d’imitation, de répétition et de rétroaction, comme lorsqu’on apprend à parler une nouvelle langue ou à jouer d’un instrument de musique ».
 Et de poursuivre : « Comme le soutient Malcolm Gladwell dans son livre Outliers, il faut 10 000 heures de pratique pour devenir bon à quelque chose. Face à la difficulté de faire passer le savoir-faire d’un cerveau à l’autre, les gens ont compris il y a longtemps qu’il était beaucoup plus facile de simplement faire bouger les cerveaux ».
 Alors quoi ? Dans des travaux précédents, Ricardo Hausmann avait montré que les voyages d’affaires étaient faiblement corrélés avec le commerce ou même avec les flux d’investissements directs étrangers. Selon lui, ils sont plus étroitement liés au nombre d’établissements détenus dans un pays par des entreprises d’autres pays. Il existerait 1,5 million d’établissements de ce type dans le monde.
Or, « l’un des avantages des multinationales et des cabinets de conseil, de comptabilité et d’avocats internationaux est qu’ils peuvent plus facilement déplacer leur savoir-faire vers différents points de leur réseau ».
Grâce aux données anonymes et agrégées sur les voyages d’affaires fournies par le MasterCard Center for Inclusive Growth, les trois acolytes se sont demandé si les voyages d’affaires étaient importants dans la diffusion technologique en mettant le savoir-faire à la disposition des pays destinataires.
C’est exactement ce qu’ils ont trouvé : « les voyages d’affaires en provenance de pays qui sont bons dans une industrie particulière se traduisent par une augmentation de la productivité, de l’emploi et des exportations dans ces industries dans le pays bénéficiaire au cours des trois années suivantes ».
Les pays qui bénéficient le plus de l’apport de savoir-faire par les voyages d’affaires sont l’Autriche, l’Irlande, la Suisse, le Danemark, la Belgique, Hong Kong et Singapour. Ceux qui partagent leurs connaissances de manière plus approfondie sont l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, la France et le Japon.
Résultat en chiffres : « selon nos estimations, un arrêt complet et permanent des voyages d’affaires internationaux réduirait le PIB mondial de plus de 17 %, soit beaucoup plus que le poids réel des dépenses liés aux déplacements professionnels qui étaient avant la pandémie de l’ordre de 1,5 milliard de dollars par an, soit 1,7% du PIB mondial ». CQFD.
Et de conclure : « il est certain que la pandémie et les technologies telles que Zoom montreront probablement que certains voyages d’affaires ne seront pas vraiment nécessaires. Mais nos recherches suggèrent que le déplacement des cerveaux pour partager le savoir-faire sera tout aussi crucial dans le monde de l’après-Covid-19 qu’il l’était avant, et que les conséquences de l’arrêt des voyages d’affaires seront durables ».
De leur côté, les économistes du World Economic Forum de Davos ont aussi commis une étude (Lire ici) qui conteste « la mort des voyages d’affaires tels que nous les connaissons » clamée par de nombreux experts.
Selon eux, « les personnes interrogées dans l’étude insistent sur le fait que pour faire des affaires sur les marchés en développement, il faut surmonter des problèmes culturels complexes et que l’on instaure un climat de confiance en se rencontrant en personne. Conclure une affaire avec un nouveau client, former un médecin local à un nouveau produit ou résoudre un problème au sein d’une équipe internationale ne peut se faire qu’en personne ».
C’est notamment pourquoi, ils doutent que « les entreprises remplacent à long terme les voyages par des substituts virtuels. (…) Nous avons constaté que le travail à distance à l’échelle mondiale n’était pas une échappatoire aux conditions intenses des voyages d’affaires. Cela signifie toujours des journées de travail prolongées afin de se connecter dans les bons fuseaux horaires. Les cadres sont généralement ennuyés par les réunions Zoom et désireux de reprendre l’avion, malgré le mode de vie intensif qu’il engendre et les conflits travail-famille qu’il génère. Il semble que les voyages internationaux soient ancrés dans la culture de leur entreprise et qu’ils continueront à faire partie de l’ADN de ces managers ».
Et de conclure : « la nouvelle normalité dont on parle tant pourrait s’appliquer moins aux voyages d’affaires que beaucoup ne le croient ».
Les économistes de Davos en profitent également pour mettre en garde les entreprises sur le bien-être des voyageurs, pas assez pris en compte avant la pandémie alors que les conséquences des déplacements fréquents ne sont pas neutres. Or, « il est probable que les voyages d’affaires après la pandémie seront encore plus stressants qu’avant ».
Le dernier point de vue que je souhaitais vous faire partager est celui de Dan Monheit, un australien spécialiste des sciences du comportement. Dans son article publié dans CEO Magazine (Lire ici), intitulé Pourquoi Zoom ne tuera pas le voyage d’affaires, il insiste sur notre « incroyable capacité à nous adapter aux événements qui changent la vie ».
Il explique ainsi que de nombreuses projections, notamment celles de IATA, nous promettent une reprise des voyages d’affaires pas avant 2024. Il est donc facile de croire que nous savons déjà ce que l’avenir nous réserve. C’est ce qu’il appelle « un biais de projection ».
Et d’ajouter qu’il est aussi facile d’imaginer « que les vidéoconférences sur Zoom ou les technologies de réalité virtuelle, avec leur horaire en ligne 24 heures sur 24 accessible à des personnes du monde entier, remplaceront les voyages d’affaires et les conférences en face à face dans la communication d’entreprise post-pandémique ».
Pour lui, nous faisons fausse route, qu’il résume par une question : « le biais de projection signifie-t-il que nous avons annulé la puissance du lien entre les hommes ? »
Sa thèse part du principe que « le pur échange d’informations n’est pas, et n’a jamais été, la seule ni même la principale raison des voyages d’affaires. Comme si le voyage d’affaires était une décision tout à fait rationnelle par rapport à une décision plus émotionnelle, tel le voyage de loisir. Or, ce n’est pas le cas ».
Pour développer son raisonnement, il s’appuie sur les travaux d’Albert Mehrabian, un chercheur prolifique dans le domaine de la communication. Ce dernier a constaté que nos mots ne véhiculent à eux seuls que 7% de ce que nous communiquons. Les indices non verbaux, y compris le ton (38 %) et les gestes (55 %), sont ceux qui transmettent la majorité de ce que nous voulons dire. Or, « notre ton et nos gestes sont tous deux gravement entravés par la vidéoconférence, surtout si on les compare à l’interaction en face à face ».
Il précise par ailleurs que le voyage d’affaires, « c’est aussi un lien humain, la chimie de l’effort créatif et de l’échange à travers le divertissement, le réseautage et la prospection. En plus d’offrir une pause dans la routine, les déplacements professionnels donnent aux voyageurs un statut, des points bonus sur leurs programmes frequent flyer – autant de raisons qui feront que les employés pousseront leurs employeurs à continuer à les envoyer en voyage dès que le gouvernement le permettra ».
Et de conclure : « le comportement des consommateurs peut changer à court terme, mais pas de manière durable. Les réunions d’affaires pourront peut-être se dérouler sur Zoom, mais notre futur moi aura soif de contacts humains et de voyages. Il y a un déficit énorme dans les relations fortuites et accidentelles qui se forment lors des dîners de conférences, des salons professionnels, dans les salons d’aéroports et même dans le bar de l’hôtel ».
Pas mal vu, non ?
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Global business travel will survive COVID-19, study says
World Economic Forum/The Conversation
 
Les voyages d’affaires à l’échelle mondiale ont été largement interrompus pendant la pandémie. Les experts ont tiré la sonnette d’alarme sur la mort des voyages d’affaires tels que nous les connaissons, en faisant valoir qu’il faudra attendre longtemps avant que le virus ne disparaisse réellement et que les hommes d’affaires se sont habitués à des réunions comme celles de Zoom et MS Teams. En conséquence, beaucoup d’entre eux ne voient plus la nécessité de traverser constamment le globe et de vivre dans une valise.
 
Nous voulons inciter à la prudence dans ce domaine. Il y a déjà eu des prédictions similaires auparavant, et elles se sont avérées fausses. Les attentats du 11 septembre ont eu un effet négatif sur les voyages d’affaires dans le monde, par exemple, mais ils ont trouvé leurs marques plusieurs années plus tard. La crise financière mondiale de 2007-2009 a entraîné un ralentissement et une reprise similaires des voyages d’affaires.
 
En 2015, l’Association internationale du transport aérien a constaté qu’il faut au moins cinq ans à l’industrie pour se remettre de chocs importants à court terme. Mais malgré ces chocs, le trafic aérien mondial affiche une croissance stable à long terme depuis les années 1970. Il est clair que plus la pandémie dure, plus la reprise peut être longue, mais elle viendra probablement.
 
Nos recherches
 
La reprise des voyages d’affaires internationaux variera probablement selon les secteurs et le lieu de déplacement requis. Les sciences de la vie sont un secteur qui occupe actuellement le devant de la scène et qui est sans doute plus isolé de la pandémie que d’autres.
 
Les entreprises d’appareils médicaux comme Medtronic et Roche en profitent en vendant des équipements pour aider à combattre le virus, tels que des ventilateurs et des kits de test. Des sociétés pharmaceutiques telles qu’AstraZeneca et Pfizer misent sur la production d’un vaccin avant 2021.
 
Il s’agit donc d’une industrie qui est restée active pendant la crise et qui devrait être un grand gagnant au cours des deux prochaines années. C’est aussi un secteur qui engage ses employés dans d’importants voyages d’affaires à travers le monde. Pour ces raisons, il s’agit sans doute du secteur idéal pour mener des recherches sur l’avenir des voyages d’affaires.
 
Nous avons interrogé 15 responsables mondiaux de grandes entreprises de dispositifs médicaux, avant et pendant la pandémie, afin d’étudier l’importance des voyages d’affaires dans le cadre de leur travail à l’échelle mondiale. Ils ont été unanimes à reconnaître que, bien que leurs programmes de voyage soient pour la plupart interrompus, ils s’attendent à reprendre l’avion dès que possible.
 
Toutefois, du moins à court terme, ils s’attendent à ce que les voyages internationaux se déroulent différemment pour eux. Leurs entreprises se concentreront sur l’envoi de cadres dans des pays qui font partie de couloirs de voyage régionaux où les vols sont autorisés et où il n’y a pas d’exigences de quarantaine à l’une ou l’autre extrémité.
 
Nos personnes interrogées rapportent que certaines entreprises ont déjà augmenté leurs déplacements en voiture ou en train là où cela est possible, en particulier en Europe. Les voyages d’affaires intercontinentaux devraient être les plus lents à revenir, l’Amérique du Nord et du Sud étant probablement les derniers continents à s’ouvrir à nouveau. Les entreprises avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont prévu leurs premiers rassemblements mondiaux en face à face pour octobre 2020, basés dans leur région d’origine.
 
En parallèle, l’industrie du voyage est désireuse de lever les restrictions et d’ouvrir les itinéraires de voyage, notamment en Europe, au Moyen-Orient et en Asie de l’Est, et entre ces régions. Nous assistons également à une augmentation de l’utilisation de particuliers et d’organisations qui louent des jets privés comme solutions à court terme pour éviter les retards dans les aéroports. Certaines universités britanniques ont également suivi cette voie, en affrétant des jets privés pour les étudiants étrangers qui arrivent, afin de s’assurer un flux de revenus régulier.
 
Les années à venir
 
À moyen terme, notre étude suggère que les entreprises des sciences de la vie continueront à se développer, en particulier dans les pays en développement, et considèrent les voyages comme un moyen essentiel de maintenir les activités existantes et d’en obtenir de nouvelles sur ces marchés.
 
Nos personnes interrogées insistent sur le fait que pour faire des affaires sur les marchés en développement, il faut surmonter des problèmes culturels complexes et que l’on instaure un climat de confiance en se rencontrant en personne. Conclure une affaire avec un nouveau client, former un médecin local à un nouveau produit ou résoudre un problème au sein d’une équipe internationale ne peut se faire qu’en personne.
 
Nos recherches nous rendent donc sceptiques quant à la possibilité que les entreprises mondiales remplacent à long terme les voyages par des substituts virtuels. Les entreprises de nos personnes interrogées ont été relativement lentes à s’adapter aux réunions virtuelles. Jusqu’à présent, les cadres n’ont reçu que peu de formation sur le télétravail mondial ou le développement de compétences virtuelles, et ont généralement été laissés à eux-mêmes.
 
Nous avons constaté que le travail à distance à l’échelle mondiale n’était pas une échappatoire aux conditions intenses des voyages d’affaires que l’on pourrait croire. Les responsables ont constaté que cela signifiait toujours des journées de travail prolongées afin de se connecter à travers les fuseaux horaires. Ils étaient généralement ennuyés par les réunions Zoom et désireux de reprendre l’avion, malgré le mode de vie intensif qu’il engendre et les conflits travail-famille. Il semble que les voyages internationaux soient ancrés dans la culture de leur entreprise et qu’ils continueront à faire partie de l’ADN de ces managers.
 
Cela étant dit, nos recherches soulèvent également des préoccupations importantes quant à la manière dont ces entreprises gèrent le bien-être de leurs voyageurs d’affaires. Nos résultats corroborent les travaux récents de la Fondation International SOS qui révèlent que les voyages d’affaires fréquents entraînent des difficultés physiques et mentales allant du stress et de la dépression à un mauvais sommeil et une mauvaise alimentation.
 
Il est inquiétant de constater que la plupart des initiatives de bien-être des entreprises liées au travail flexible, à la santé mentale ou à la formation et au développement ne tiennent pas compte des épreuves auxquelles sont confrontés les voyageurs fréquents. Et comme les voyages d’affaires reprennent après la pandémie, il est probable qu’ils seront plus stressants qu’avant. Malgré le désir de revenir à la situation antérieure, le monde peut sembler bien différent et peut ajouter d’autres points de pression imprévus.
 
Ces éléments peuvent être un indicateur précoce de ce que pourraient devenir d’autres industries après la fin de la pandémie. Par-dessus tout, la “nouvelle normalité” dont on parle tant pourrait s’appliquer moins aux voyages d’affaires que beaucoup ne le croient.
 
Why Zoom won’t kill business travel
CEO Magazine/By Dan Monheit, Behavioural science expert Dan Monheit is co-founder and Strategy Director of Hardhat, one of Australia’s most innovative creative agencies.
 
 
 
L’avenir des voyages d’affaires s’annonce sombre en pleine pandémie de COVID-19, mais Zoom ne le tuera pas. Des études montrent que nous sous-estimons souvent notre capacité à nous adapter aux événements qui changent la vie.
 
En pleine pandémie, l’avenir des voyages d’affaires semble indéniablement sombre – mais Zoom ne le tuera pas. Les études en sciences du comportement montrent que nous sous-estimons souvent notre capacité à nous adapter aux événements qui changent la vie, et cette situation n’est pas différente.
 
Les aéroports déserts ressemblent à des villes fantômes, tandis que des passagers nerveux et masqués naviguent dans des salles d’embarquement vides en attendant des vols qui pourraient ne jamais arriver.
 
Les restrictions gouvernementales et les ralentissements économiques plus larges, les périodes de quarantaine, les budgets limités des voyages d’affaires et le manque de confiance dans la sécurité dans un monde COVID-19 ajoutent à la certitude que le voyage d’affaires, tel que nous le connaissons, est mort.
 
“L’histoire, cependant, prouve constamment que nous sommes d’incroyables innovateurs, capables de répondre à une crise et de créer des voies inédites”. – Dan Monheit
 
En plus de ces questions, les entreprises doivent relever le défi de suivre l’évolution des politiques de santé et de sécurité lorsque l’alternative est de s’asseoir en sécurité et confortablement dans nos pantalons de survêtement lors d’une conférence téléphonique Zoom.
 
Selon les projections de l’Association internationale du transport aérien, le transport aérien mondial ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie avant 2024. Il est donc facile de croire que nous savons déjà ce que l’avenir nous réserve – ce que les spécialistes du comportement qualifient de biais de projection.
 
Cependant, l’histoire prouve constamment que nous sommes des innovateurs incroyables, capables de répondre à une crise et de créer des voies inédites.
 
Les entreprises qui, autrefois, parcouraient le monde en toute confiance à la recherche de nouvelles connaissances, de nouveaux liens et d’un capital social redéfinissent aujourd’hui ce à quoi pourraient ressembler leurs futures interactions commerciales.
 
Il semble maintenant que nous n’ayons pas besoin d’un vol long-courrier vers Singapour pour conclure l’affaire ou d’un hôtel de luxe dans les Pouilles pour participer à l’échange de connaissances entre pairs – il suffit d’un lien.
 
Il est facile d’imaginer que les vidéoconférences sur Zoom ou les technologies de réalité virtuelle, avec leur horaire en ligne 24 heures sur 24 accessible à des personnes du monde entier, remplaceront les voyages d’affaires et les conférences en face à face dans la communication d’entreprise post-pandémique.
 
Mais le biais de projection signifie-t-il que nous avons annulé la puissance du lien entre les hommes ?
 
Le pur échange d’informations n’est pas, et n’a jamais été, la seule ni même la principale raison des voyages d’affaires.
 
Une grande partie du débat parle comme si le voyage d’affaires était une décision tout à fait rationnelle par rapport à une décision plus émotionnelle, comme le voyage de loisir. Or, ce n’est pas le cas. Rappelez-vous, nous avons également eu Zoom en janvier.
 
Albert Mehrabian, un chercheur prolifique dans le domaine de la communication, a constaté que nos mots ne véhiculent à eux seuls que 7% de ce que nous communiquons. Les indices non verbaux, y compris le ton (38 %) et les gestes (55 %), sont ceux qui transmettent la majorité de ce que nous voulons dire. Notre ton et nos gestes sont tous deux gravement entravés par la vidéoconférence, surtout si on les compare à l’interaction en face à face.
 
Pour beaucoup, les voyages d’affaires sont un avantage du travail ou, en fait, font partie d’un salaire. Mais c’est aussi un lien humain, la chimie de l’effort créatif et de l’échange à travers le divertissement, le réseautage et la prospection. En plus d’offrir une pause dans la routine, les voyages d’affaires donnent aux candidats des crédits de statut, du luxe et des points bonus Frequent Flyer – autant de raisons qui feront que les employés pousseront leurs employeurs à continuer à les envoyer en voyage dès que le gouvernement le permettra.
 
“Pour beaucoup, les voyages d’affaires sont un avantage du travail ou, en fait, font partie d’un salaire. Mais c’est aussi un lien humain, la chimie de l’effort créatif et de l’échange à travers le divertissement, le réseautage et la prospection”.
 
Il est difficile de l’imaginer aujourd’hui alors que les bunkers de Melbourne sont enfermés dans l’un des lieux les plus rigoureux du monde, mais ailleurs, les voyages s’ouvrent déjà. L’avenir se déroule sous nos yeux. Les pays de l’Union européenne commencent à rouvrir leurs frontières intérieures et envisagent d’autoriser les voyages depuis l’extérieur du bloc, de façon imminente.
 
Les aéroports vont réagir à la pandémie. Singapour et la Chine ont déjà commencé à autoriser les déplacements essentiels en utilisant des applications de recherche des contacts, tandis que les compagnies aériennes, les hôtels, les centres de conférence et les salons professionnels, ainsi que les industries annexes se préparent au nouveau monde.
 
Les mesures et protocoles de sécurité, petits et grands, nous aideront à être et, peut-être plus important encore, à nous sentir plus en sécurité lorsque nous voyageons. Pourtant, à travers la lentille de la projection biaisée, il est presque impossible d’imaginer comment les entreprises vont organiser un nouveau paradigme de voyage d’affaires post-pandémique.
 
Le comportement des consommateurs peut changer à court terme, mais pas de manière durable. Les réunions d’affaires pourront peut-être se dérouler sur Zoom, mais notre futur moi aura soif de contacts humains et de voyages.
 
Il y a un déficit énorme dans les relations fortuites et accidentelles qui se forment lors des dîners de conférence de l’industrie, des salons professionnels, dans les salons de vol et même dans le bar du hall d’hôtel.
 
 

Le contact fee d’Amex GBT fait débat

Le contact fee d’Amex GBT fait débat

Il s’agit d’une première étape vers une refonte plus profonde et plus globale du modèle économique des TMC.
L’excellent site The Company Dime a été le premier à révéler le 20    août dernier qu’American Express GBT avait mis en place un « contact fee » de 25$ qui s’applique lorsque les voyageurs des entreprises clientes communiquent par téléphone ou par mail avec un agent de voyages de GBT et que ce contact ne donne pas lieu à une transaction (Lire ici).
Lors de notre dernier Grand Entretien de l’AFTM le 9 septembre dernier avec Julien Kauffmann, le patron France d’Amex GBT, ce dernier nous avait précisé que ce contact fee était en cours de déploiement en France.
Martin Ferguson, vice-président de GBT chargé des communications mondiales et des affaires publiques, justifie ce changement : “le grand débat sur la tarification des TMC et la nécessité de changer n’est pas nouveau ni contesté. Mais les discussions se sont accélérées depuis le Covid. La proposition de valeur de la TMC n’a jamais été aussi forte. Maintenant plus que jamais, il est important qu’une véritable approche de partenariat soit adoptée par les TMC et les clients. Les objectifs doivent s’aligner, les risques doivent être partagés et les deux doivent pouvoir s’adapter au changement“.
Kevin O’Malley, Pdg de Travel and Transport, interrogé par The Company Dime, approuve : “au cours des quatre derniers mois, de nombreuses TMC ont eu des conversations avec leurs clients pour discuter des modèles financiers actuels en place. (…) Cette initiative d’Amex GBT est l’une des premières d’une longue série que vous verrez probablement dans les mois à venir“.
Selon Martin Ferguson, les dirigeants d’Amex GBT prévoient un avenir dans lequel les structures de tarification comprennent un mélange de frais de transaction pour les transactions “réelles”, de frais de gestion pour les services professionnels tels que le conseil, la gestion des clients et le reporting, et de tarifs d’abonnement de type SaaS pour les produits et la technologie.
Comme toute initiative, le contact fee a ses partisans et ses contempteurs. Un lecteur de The Company Dime s’interroge : « 25$ pour un appel d’une minute n’équivaut pas à 25$ pour un appel beaucoup plus long concernant un voyage avec plusieurs segments ».
Dans un autre article publié dans le non moins excellent site Skift (Lire ici), le patron de la TMC AmTrav, Craig Fichtelberg, s’insurge : « il y a beaucoup de discussions sur les différents modèles de tarification mais tout tourne autour de la TMC, or il faut que ce soit le client qui compte ». Et d’expliquer : « ils veulent augmenter leurs revenus parce qu’ils n’ont pas la capacité de mieux automatiser les choses grâce à une plateforme unique ».
Un consultant n’est pas d’accord : « au contraire, la décision d’Amex GBT n’est qu’une façon de pousser les clients à utiliser des plateformes en ligne en libre-service ». Rappelant ainsi qu’en même temps que le contact fee, Amex GBT avait lancé une plateforme d’information gratuite, Travel Vitals.
Le journaliste ajoute que « l’automatisation n’est pas bon marché et qu’elle est plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’il s’agit du monde complexe de la distribution des compagnies aériennes ».
Au final, un autre lecteur de The Company Dime est convaincu que l’initiative de GBT sera suivie par d’autres TMC : « Il s’agit d’une première étape utile et nécessaire pour réévaluer les modèles de tarification en fonction des besoins du client et du comportement des voyageurs en matière de réservation. Dans de nombreux cas, les grandes TMC, avant le COVID, avaient jusqu’à 50 % des appels reçus qui ne généraient pas de transaction, ce qui en faisait en fait une sorte de bureau d’information aux voyageurs. Pour les clients plus importants, lorsqu’il existe des modèles de frais de gestion, cela est alors transparent dans le calcul des coûts. Pour les clients qui sont plus axés sur les commodités et qui paient des frais de transaction, il n’est pas approprié de faire en sorte que les voyageurs qui génèrent des transactions couvrent le coût des demandes de renseignements d’autres voyageurs, de sorte qu’une discussion sur les frais de contact, de préparation d’itinéraire et de modification/annulation devrait faire partie de la négociation au moment du contrat. Cette discussion doit être transparente, basée sur des données comportementales et revue régulièrement. Au final, elle devrait contribuer à favoriser l’adoption en ligne et à rendre le processus plus efficace ».
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

L’impact des grèves sur la mobilité en entreprise

Les grèves ont paralysé de nombreux secteurs, elles ont évidemment impacté aussi, c’est le principe même d’une grève, les déplacements des personnes, les déplacements professionnels et l’événementiel. Comment se rendre à son travail, comment se déplacer en France ou à l’étranger, comment organiser un événement d’entreprise si les moyens de transports sont ralentis, incertains ou tout simplement inexistants ?


Si, d’après le gouverneur de la Banque de France, ces mouvements sociaux ne devraient pas trop peser sur la croissance économique, malgré des effets sectoriels importants, les incidences sur l’hébergement, la restauration et les transports, sont très conséquentes, et soulignées d’ailleurs par notre institution bancaire nationale.
Ce n’est pas le premier mouvement de grèves, dont rien n’indique à ce jour qu’il est vraiment terminé, et ce ne sera sûrement pas le dernier. Afin de limiter les effets de tels mouvements il est absolument indispensable pour les acteurs de notre industrie de savoir s’adapter.

Les déplacements quotidiens des personnes

Les grèves appellent à composer avec les aléas des transports. Il convient à chacun d’anticiper, de s’organiser, de s’adapter, afin de gagner son lieu de travail. Autant de changements dans les habitudes qui génèrent du stress et de la fatigue et qui invitent à se tourner vers des alternatives. Les moyens de transport, tels que le vélo, le scooter, le covoiturage, l’autopartage, la trottinette malgré sa dangerosité lorsqu’elle est mal utilisée- ou tout simplement la marche, en font partie. Ces alternatives permettent de limiter l’empreinte carbone et, me direz-vous, peuvent avoir un effet positif sur la santé.
Selon une étude sur l’impact des grèves dans le secteur du numérique et de la prestation intellectuelle, le télétravail sauve de nombreuses entreprises, notamment une très grande quantité de PME/PMI. Pourtant tout ne peut pas se régler avec le télétravail. Les porteurs d’applications de déplacements urbains (Google Maps, Citymapper), de covoiturage (BlaBlaCar, BlaBlaLines) ou de VTC (Uber, Kapten ou encore MarcelCab) font partie des “gagnants”, car il y en a pendant cette période de mobilisation sociale.

Le voyage d’affaires

Combien de vols et de trajets ferroviaires annulés, retardés ou supprimés pendant les grèves ? Les répercussions sont incontestables sur le bien-être du voyageur d’affaires, sa santé et sur celle de l’entreprise.
Pour le voyageur d’affaires, il s’agit de repenser l’organisation de son agenda. Les réunions manquées ou les déplacements reportés ont des conséquences loin d’être anodines. Résignation et tolérance sont toutefois de mise lorsque l’on est face à une situation conjoncturelle à laquelle il est difficile de faire face. À l’instar de monsieur tout le monde dans ses déplacements quotidiens, le voyageur d’affaires se tourne lui aussi vers des modes de transport alternatifs, tels que le car, le covoiturage et la location de voiture.

Le MICE

Les grèves ont impacté le MICE à différents niveaux. Si l’annonce des journées de mobilisation a permis à certains « clients » de s’organiser, le manque à gagner pour les autres acteurs est néanmoins fort. En effet, quand les entreprises s’adaptent en reprogrammant leurs réunions et séminaires, les professionnels du tourisme et les commerçants sont de grandes victimes du mouvement. Une réduction très significative des événements a été observée : jusqu’à moins 50% de chiffre d’affaires sur ce segment en Ile de France, sans obérer les effets négatifs constatés dans les régions.
Reprenant les préceptes de Darwin, le secteur du voyage d’affaires sait s’adapter pour survivre. Il est bon de savoir que comme des fleurs qui poussent dans les champs de ruines, de belles solutions et de nouvelles opportunités peuvent naître de situations compliquées. À l’heure où je rédige les dernières lignes de cette chronique, nous ne savons pas encore comment vont aboutir les négociations entre les partenaires sociaux et le gouvernement, mais faisons tout de même confiance aux capacités d’adaptation de notre industrie.
Prenons pour exemple la croissance d’Easyjet qui fit suite aux grandes grèves d’Air France, à l’essor du VTC qui est venu secouer le monde des taxis, tout en sublimant le service de ces derniers qui est maintenant en nette amélioration, à l’émergence de nouveaux modes de transport ou de réunions (audio et visioconférences).
Il n’est pas question dans ce propos de banaliser la vraie facture de ces grèves. Tant sur le plan économique qu’humain, ce mouvement a provoqué son lot d’adaptations intéressantes, dont tireront sans aucun doute des enseignements tangibles les prestataires de notre industrie, mais aussi les travel managers et les acheteurs des entreprises.

Michel Dieleman
Président de l’AFTM

Les Lauriers du Voyage d'Affaires

Plébiscités par les décisionnaires, les voyageurs et les prestataires, les Lauriers du Voyage d’Affaires prennent, sous l’impulsion d’Eventiz Media Group, une nouvelle dimension en 2019.

Le 17 décembre prochain, près de 300 professionnels des déplacements professionnels se réuniront au Pavillon Cambon Capucines (Paris I), à l’occasion de la grande soirée de gala des Lauriers du Voyage d’Affaires. Une opportunité unique pour les candidats d’afficher leur différence et pour tous de réseauter avec les décisionnaires de l’industrie.

Les catégories touchant les déplacements d’affaires (distribution, transport terrestre, aérien, solutions d’hébergement…) seront récompensées par un jury composé uniquement d’acheteurs, de travel managers et de voyageurs non issus des structures connues ou bien ayant un lien quelconque avec les postulants.

L’équipe de DeplacementsPros.com a en effet décidé de professionnaliser les Lauriers du Voyage d’Affaires en imposant un système de notation neutre et auditable afin qu’aucune interprétation ou influence ne puisse être permise. La performance des vainqueurs n’en sera que plus valorisée faisant ainsi de cet événement le moment clé des déplacements professionnels.

Les candidatures sont ouvertes du 15 septembre et les postulants pourrons remettre les dossiers jusqu’au jeudi 31 octobre minuit.

 

Adhérents AFTM, nous vous encourageons à postuler aux deux lauriers ci-dessous : 

  • Meilleure initiative facilitant le bien-être du voyageur (DRH, DAF, Acheteur & TM…)
    L’exemplarité dans le traitement des individus, la prise en compte des besoins humains, le retour d’expérience des collaborateurs.
  • Meilleure stratégie de pilotage de la dépense (DAF, Acheteur & TM)
    La performance économique réalisée, la répétabilité des gains, l’impact direct sur le compte de résultat, la satisfaction des clients internes (management et utilisateurs)

Les demandes de candidature ou d’information peuvent être faites dès à présent à l’adresse suivante : lauriers@deplacementspros.com

Regards croisés d’adhérents sur… la convention de l’AFTM à Marseille !

La convention organisée le 6 juin dernier par l’AFTM à Marseille a permis un échange dense et nourri d’expertises sur les enjeux du parcours voyageurs. Ces adhérents y étaient, ils partagent avec vous leur expérience !

La convention de l’AFTM est un nouveau rendez-vous proposé par l’association pour aller à la rencontre de nos adhérents en région. Il est utile d’aller en région pour confronter toujours plus de points de vue et permettre le partage d’expertises.

Le 6 juin dernier, c’est à Marseille que l’AFTM a posé ses valises pour une journée sur le thème suivant :

“Vis ma vie de voyageur d’affaires” :

Aléas du quotidien et bouleversements du secteur, les enjeux du parcours voyageur.

L’objectif est de vivre une journée d’échanges : ateliers, retours d’expérience, partage de points de vue, brainstorming, co-construction et networking ont été les maîtres mots de cet événement.

Les adhérents reviennent sur leur expérience !

Sadek F., adhérent de l’AFTM

Les échanges ont été intéressants car divers et variés. Ils ont permis d’entendre des analyses sous différents angles (fournisseurs, entreprises, consultants…), ce qui apporte une vision globale de la situation.

L’apport des consultants permet d’avoir du recul sur l’ici et maintenant mais également sur les tendances à venir, ce qui n’est pas toujours évident pour les entreprises car elles ont “la tête dans le guidon”.

L’ambiance studieuse permet des échanges sérieux sur le fond tout en restant dans une atmosphère conviviale. Le networking m’a permis de découvrir des entreprises inconnues pour moi jusque-là. Je serai ainsi à même de les contacter quand je serai confronté aux sujets sur lesquels elles ont une expertise.

Globalement, c’était une première pour moi et cela m’a permis d’aborder des sujets que j’ai l’habitude d’analyser seul alors que des collègues y sont ou ont déjà été confrontés, pourquoi donc essayer “de réinventer l’eau chaude” !  😉

Pour conclure, je n’ai pas perdu mon temps, c’est un moment qui a permis de joindre l’utile à l’agréable.

Laure Genevois, Consultante achat KLB

Les échanges lors de cette convention organisée à Marseille ont été riches en thématiques variées, de l’expérience voyageur à la maîtrise des règles de sûreté dans le cadre d’un déplacement professionnel, en n’oubliant pas les nouvelles technologies et pratiques (bleisure) qui impactent le voyage d’affaire d’aujourd’hui.

La méthode de brainstorming d’échanges préalables par table, animés par un consultant expert du voyage d’affaire, avant restitution par cet expert auprès de toute l’assemblée, a permis de « phosphorer » en petits comités, entre travels managers et acheteurs et ainsi, de favoriser la prise de parole de chacun. Le contenu restitué a donc été, à mon sens, plus riche que si nous avions pris la parole chacun séparément dans le cadre d’une présentation plénière des sujets. La restitution faite par les experts a été pertinente et ciblée sur la synthèse de nos échanges.

L’ambiance était détendue, dans un cadre de réception qui était d’une grande qualité ! Nous avons pu ainsi continuer à échanger avec des personnes qui étaient sur d’autres tables, sur la terrasse de l’Intercontinental de Marseille, avec une superbe vue sur Notre Dame de la Garde, ainsi qu’à l’intérieur de l’Hôtel, lors du cocktail qui nous a été servi.

Mon ressenti sur la journée est donc très satisfaisant ! Le concept de brainstorming par table est à dupliquer lors d’une prochaine rencontre !

Claude Lelièvre, Administrateur AFTM

Une rencontre en région entre travel managers de la région parisienne et provinciaux a permis de confronter des visions et des problématiques différentes, tournés vers un traitement de volumes et des notions budgétaires pour les uns, plus orientées certainement vers le service pour les autres.

Innovation dans le programme avec une matinée consacrée à des tables thématiques et une restitution centrale qui ont balayé les principales problématiques du travel. Tous les points de vue ont été exprimés et l’animation efficace de Julie Panadero a permis de tenir un planning serré. Propulsés sur scène pour un grand oral minuté, les consultants présents ont dû, pour une fois, non pas se baser sur une analyse de l’existant, mais se projeter dans l’avenir immédiat de notre métier.

En résumé un programme dense, rythmé, des visages renouvelés et un cadre très agréable pour cette première expérience.

Danielle Contreres, Travel Manager chez Virbac

J’ai passé une très bonne journée à Marseille, chaleureuse et productive qui m’a en plus permis de rencontrer avec beaucoup de plaisir des collègues que je n’avais pas vus depuis quelques temps. Nous avons eu des échanges fructueux et de qualité avec des acteurs qui rencontrent les mêmes difficultés que nous.

Même si les problématiques posées étaient bien cadrées (“hôtels moins chers ailleurs”) les réponses apportées et les pistes d’améliorations évoquées (vérifier le bon paramétrage des outils par exemple) sont tout aussi valables pour tout autre segment du voyage d’affaires (le tarif d’un billet aérien).

Bien évidemment tout n’est pas forcément transposable car nous venons d’horizons divers avec des tailles d’entreprises bien différentes, mais il nous appartient de picorer parmi toutes ces idées et ces avis et de les adapter à nos enjeux.

La formule de table ronde regroupant un petit nombre d’acteurs permet à tout le monde de s’exprimer et le compte-rendu qui est effectué en fin de session par un modérateur est un vrai plus.

Enfin détail qui a toute son importance, le cadre magnifique sous le soleil méditerranéen de la belle ville de Marseille a fortement concouru à une ambiance de travail conviviale et détendue.

Fabrice Fourcot, Vice President Human Ressources Admininistration and reporting at Groupe SEB

Cette première convention a été un moment riche d’échanges dans un lieu superbe et a été servie par une organisation sans faille.

C’était une excellente opportunité de rencontrer des pairs dans le travel management. Cette journée a permis d’aborder des cas pratiques en petit groupes avec facilitation par des consultants.

Dans une ambiance détendue et chaleureuse, les échanges ont été facilités par une organisation favorisant le networking, la météo a aussi été de la partie ce qui n’a rien gâché.

Bref un moment enrichissant permettant d’échanger sur les problématiques pratiques du travel management au quotidien

 Une expérience à renouveler dans une autre région !

Céline Cascone, Administration Officer chez Ideol

Je tenais à remercier toute l’équipe de L’AFTM pour la convention réalisée sur le site de Marseille. La prestation fut enrichissante du fait des choix des sujets, de la qualité des débats et des échanges entre homologues. L’organisation était de belle qualité car elle a su respecter le timing tout en mariant ambiance conviviale et professionnalisme.

Christine, Lille

C’est à l’hôtel Intercontinental, Hôtel Dieu de Marseille, dans un cadre magnifique avec une vue sublime de la Bonne Mère, qu’a eu lieu la convention AFTM, ce 6 juin. Après avoir été acheminée de Lille vers Marseille par la compagnie Hop Air France, j’ai rejoint le groupe et les tables d’échanges sur des thèmes d’actualité de l’univers du travel. Chaque groupe avait un thème défini à l’avance.

Lors de la restitution, de nombreux sujets majeurs ont été abordés, tels que les systèmes d’approbation dans les outils TMC, pertinence ou pas ? Le sujet Bleisure (qui a suscité beaucoup de commentaires dans la salle) faut-il l’autoriser dans la politique voyages de l’entreprise ou pas ? Si oui, avec quel cadre juridique ? (Le livre blanc prévention et sureté du voyageur a été cité comme action efficace et véritable support pour les travel managers, acheteurs travel et RH).

Le Mice a été également évoqué, il prend aujourd’hui une place significative dans l’organisation travel des entreprises qui souhaitent avoir désormais la main mise sur cette dépense.

Mais aussi la sécurité des données, avec la loi RGPD ou la mobilité ou encore le Zéro déchet, la RSE, sujets très actuels pour les RH… Enfin, les indemnités de retards et les accords de certaines sociétés avec des organismes existants…

Quelques exemples ont été donnés d’entreprises actives sur tous ces sujets.

Les consultants présents comme EPSA, ont apporté avec des chiffres les tendances du marché.

Pendant tous ces échanges, on apprend énormément des autres… On benchmark sur les bonnes pratiques, on y découvre l’avancée et la maturité de certaines entreprises sur des sujets qui nous concernent tous.

Quel que soit la taille de l’entreprise, chacun y trouve son compte… Les pauses sont aussi des moments de convivialité et d’échanges… Vous l’aurez compris, ce fût une journée bien remplie, riche en partages.

J’attends avec impatience le prochain atelier en région Haut de France, à Lille, Multiplex SNCF, le 18/06 prochain !

Le point de vue des consultants invités à participer à la convention

Sabah Kahoul, General Manager, Business Travel Purchase

J’ai trouvé le format de cette première convention AFTM PACA idéal, focalisé sur les aléas du parcours voyageur et centré sur l’échange. Ceci a permis aux participants de partager leurs questions sur les problématiques telles que le Bleisure, la pré-approbation du voyage, la tarification, etc mais aussi d’entendre ce que pairs et consultants pouvaient leurs apporter en termes de bonnes pratiques.

Les moments de networking dans le splendide cadre de l’hôtel Intercontinental de Marseille m’ont permis de mieux comprendre les attentes de certains travel managers, de poursuivre nos échanges du matin et de dispenser quelques conseils.

La diversité des profils rencontrés, RH, Finance, gestionnaire de voyages et les questions soulevées me laissent penser que nous avons encore beaucoup à partager.

Le regard de Nathalie Maréchal, Areka Consulting

J’ai trouvé que la convention était dynamique, rythmée et bien animée – merci Julie ! Il faut également souligner que le cadre était magnifique et très agréable.
Le format de la journée a favorisé les échanges, les participants sont intervenus à de nombreuses reprises pour apporter leur point de vue sur les sujets évoqués, ce qui mérite d’être souligné car ça n’est pas toujours le cas. On était loin de la « grand-messe » et c’est tant mieux !

Le regard de Christophe Roth, Directeur de missions Business Travel chez EPSA

Cette première convention en région semble avoir été un succès au regard du nombre important de participants de tous horizons : des Travel Managers bien sûr mais aussi des hôteliers, des compagnies aériennes, des loueurs, des start-up, des acteurs bien établis, des consultants, bref un échantillon de tous les acteurs du voyage d’affaires, réunis à Marseille dans le cadre magnifique de l’Hôtel Dieu. Cette diversité des profils a permis de confronter les points de vue et les expériences autour de problématiques concrètes soulevées par les voyageurs d’affaires. Au total, une quinzaine de sujets ont été abordés dans la journée, allant des grands classiques ‘j’ai trouvé moins cher sur internet’ à des sujets plus récents comme la prise en compte de nouveaux modes de mobilité (autopartage, vélos & trotinettes libre-service) dans les politiques voyages et dans les couvertures des assurances. Les échanges ont été constructifs avec la volonté d’apporter aux Travel Managers des réponses concrètes sur chaque sujet avec des exemples de bonnes pratiques à adopter.

Retour sur la convention de Marseille : Julie Panadero, une animatrice de choix !

Animer des tables rondes, challenger les consultants, rendre un networking convivial et sérieux tout en respectant un timing serré, c’est le défi qu’a relevé brillamment Julie Panadero le 6 juin dernier !

Julie Panadero est formatrice en expertise business travel à l’ESCAET, elle est aussi déléguée régionale adjointe de l’AFTM pour la région PACA.

C’est elle qui a animée et co-organisé la convention de l’AFTM du 6 juin dernier sur le thème suivant : “Vis ma vie de voyageur d’affaires” : aléas du quotidien et bouleversements du secteur, les enjeux du parcours voyageur.

Son credo : transmettre, échanger, accompagner, écouter, conseiller, stimuler, engager et co-construire. Auprès de qui ? Étudiants, professionnels, créateurs d’entreprises, start-up. Sur quel sujet ? Le secteur du voyage d’affaires !

Pourquoi avoir retenu ce thème pour cette convention ?

Nous avons souhaité pour cette journée une thématique qui rassemble différentes fonctions (travel manager, chargé de voyages, acheteur, assistant de directeur) et différents niveaux de maturité du travel management entre certains grands groupes et des PME-PMI. Parce que c’est en quelque sorte le reflet de notre délégation et de ses membres, une grande hétérogénéité mais un objectif commun : celui d’améliorer le travel management au sein de chaque structure. Alors quoi de mieux comme thématique que celle du parcours voyageur pour rassembler ?

En 2016, l’AFTM a publié un livre blanc sur le parcours du voyageur en ayant pour objectif de donner aux responsables de la gestion des déplacements professionnels les moyens de comprendre et d’affronter les nouveaux défis qui se présentent à eux. Dans la continuité de cet objectif, nous voulions créer des cercles de réflexion sur certaines étapes du parcours du voyageur afin que les participants puissent confronter leurs points de vue, les actions qu’ils avaient déjà mis en place en interne, les victoires ou les échecs qu’ils ont rencontrés.

Quels enseignements tires-tu de cette journée d’échange ?

Cette convention me conforte dans l’idée que même si certaines problématiques semblent être très présentes dans la presse, dans des événements ou encore dans des livres blancs, elles ne sont pour autant pas complètement appréhendées au sein des entreprises. Nous devons continuer à créer des moments d’échanges où les fonctions en charge du travel management au sein des entreprises puissent partager sur leurs problématiques en interne.

Tu as conçu un programme d’animation original pour cette journée. Y-aurait-il eu une influence de l’ESCAET “Touch” ?

Oui, sûrement ! À travers nos programmes de formation étudiante et professionnelle, nous travaillons énormément sur les formats d’apprentissage pour que chaque participant puisse être acteur de sa formation.

Lorsque nous avons créé le programme de cette convention, il était important pour moi de créer des échanges entre les participants et que chacun puisse apporter sa vision. J’ai donc proposé un painstorming : trouver une solution à court, moyen et long terme sur une problématique que nous rencontrons au quotidien. Cela a beaucoup plu aux participants !

Tu es déléguée régionale adjointe de la délégation régionale PACA de l’AFTM. Quels sont les enjeux spécifiques aux professionnels des déplacements de la région ?

Pour moi, le premier point est sur la reconnaissance du titre de travel manager au sein des entreprises en local. C’est le combat de l’AFTM depuis sa création mais il existe encore des enjeux sur cet aspect en région. Le second point est lié la mobilité des collaborateurs et l’accessibilité de nos territoires. Nous devons être en mesure de travailler avec les collectivités pour ne pas rendre le parcours voyageur d’un collaborateur marseillais ou niçois plus compliqué que celui d’un parisien.

Convention de Marseille : les consultants partagent leur expertise !

Parler d’un sujet vaste et profond en six minutes vous semble impossible ? Les consultants ont pourtant relevé le défi, pour la plus grande joie des adhérents !

Après les tables rondes de la matinée, les consultants invités ont relevé un beau challenge lors de la convention de l’AFTM du 6 juin dernier à Marseille !

Un sujet leur a été attribué et ils ont eu une dizaine de minutes pour pitcher dessus face à l’ensemble de nos adhérents et leur offrir ainsi un regard d’expert. Les thèmes abordées étaient : le voyage prescripteur, la RSE, la révolution de la mobilité, le bleisure, vie professionnelle et vie personnelle, la diversification des interlocuteurs dans les entreprises.

L’AFTM revient sur l’intervention de trois des consultants “volontaires”. Ils partagent ici l’analyse concise qu’ils ont livré en live !

Le regard de Christophe Roth, Directeur de missions Business Travel chez EPSA sur le voyageur prescripteur

Le constat est unanime chez tous nos clients : leurs collaborateurs sont de plus en plus “experts” sur les déplacements professionnels, ils connaissent les acteurs, les bonnes pratiques et ne prennent plus pour argent comptant ce que leur propose l’entreprise. Cela transcrit l’influence des usages loisirs où ils ont accès à une offre diversifiée, à des comparateurs qui leur permettent de faire le meilleur choix, à des avis utilisateurs qui peuvent avoir un impact décisif et, de plus en plus, à du contenu personnalisé. Tout cela au travers de solutions fluides, intuitives et accessibles sur tous supports (ordinateur, tablette, smartphone). En quelques clics, ils ont accès à toute l’information nécessaire pour réserver leur voyage loisir. Naturellement, leur attente est de retrouver a minima ce même niveau de simplicité lorsqu’ils réservent un déplacement à titre professionnel.

C’est là que le bât blesse : dans le monde de l’entreprise, le parcours utilisateur est semé d’embûches : systèmes d’approbations, intégration des tarifs négociés de l’entreprise, restrictions des politiques voyages, champs analytiques pour le reporting, blacklisting de certains fournisseurs… L’entreprise a aussi ses besoins qui doivent être pris en compte dans les outils et les partenariats qu’elle met en place. Il en résulte que l’expérience utilisateur est dégradée car moins fluide, ce qui frustre les voyageurs qui, par conséquent peuvent être tentés par la réservation en direct, comme ils le font à titre personnel.

 Le fossé entre ces deux parcours utilisateurs est bien réel. D’un côté, les acteurs B2C jouent la carte de la séduction pour fidéliser une clientèle très volatile et misent sur l’expérience utilisateur la plus optimisée, avec des moyens financiers très importants. De l’autre côté, on observe des solutions qui ont été avant tout conçues pour répondre à des cahiers des charges techniques, définis par les différents corps de métier des entreprises (IT, Compta, Finances, RH, Achats, etc) mais on a peut-être longtemps oublié l’utilisateur final : le réservataire. Difficile de rattraper le retard, surtout quand on n’a pas les mêmes moyens financiers et technologiques que les GAFA.

Par conséquent, le voyageur qui constate ces écarts se positionne comme prescripteur. Voulant bien faire, il devient l’ambassadeur au sein de l’entreprise des solutions qu’il utilise à titre personnel et qu’il plébiscite pour la simplicité d’utilisation. Un exemple concret discuté en marge des échanges concerne la location courte durée : un voyageur d’affaires se plaignait de devoir présenter son permis à chaque réservation et d’être parfois contraint à faire la queue au comptoir malgré sa carte pro. Alors qu’à titre privé il utilise une application grand public qui lui permet de réserver instantanément un véhicule et de le récupérer à toute heure avec un simple smartphone qui déverrouille la voiture.

En définitive, il apparaît important d’écouter les remontées des voyageurs, qui connaissent mieux que personne la réalité du terrain et d’intégrer ces retours dans les discussions avec les fournisseurs pour insuffler de l’innovation, référencer de nouvelles solutions et faire bouger les lignes. Mais il faut bien veiller à ce que ces nouveaux entrants apportent certaines garanties :

  • la sécurité des utilisateurs mais aussi des données ;
  • la pertinence de la présence géographique avec les besoins de l’entreprise, pour éviter une trop forte dispersion des fournisseurs ;
  • l’intégration avec les systèmes d’information de l’entreprise à des fins de gestion des paiements ou de traçabilité ;
  • la pérennité de ces solutions dans le temps ;
  • la réelle adéquation aux besoins d’un voyageur d’affaire (un acteur collaboratif permet-il d’assurer la gestion des aléas auxquels est soumis le voyageur professionnel ? Le niveau de confort et de sécurité est-il harmonisé et garanti ?).

Le regard de Nathalie Maréchal, Manager chez Areka Consulting sur la RSE

Comme mes confrères, j’ai eu 6 minutes l’après-midi pour parler d’un sujet touchant le voyage d’affaires, en l’occurrence la RSE. Vaste sujet à traiter dans un laps de temps aussi court ! Le thème de la convention portant sur la vie du voyageur d’affaires et ses aléas, j’ai trouvé intéressant d’aborder la RSE sous l’angle environnemental et sociétal.

Si toutes les entreprises s’intéressent avec plus ou moins d’entrain à la question, les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ont des opinions plus radicales sur ces sujets, réchauffement climatique oblige.

À titre d’exemple, on peut en effet citer les quelques 18 000 étudiants de grandes écoles françaises (HEC, ENS, Sciences Po…) qui ont signé un manifeste pour réfléchir au choix de leur futur employeur sous l’angle de l’impact environnemental ou encore ce récent mouvement en Suède de voyageurs qui refusent de prendre l’avion pour cause d’empreinte carbone trop forte.

Ces prises de positions auront certainement un impact sur les recrutements de talents dans les entreprises, mais également sur les modes de déplacement et leurs fréquences, les alternatives au voyage et les coûts associés. Si la tendance se confirme, la recherche du retour sur investissement d’un voyage professionnel fera l’objet d’un arbitrage entre le confort du voyageur, le coût du déplacement et son impact environnemental.

Sabah Kahoul, General Manager, Business Travel Purchase sur la révolution de la mobilité

C’est bien d’une révolution de la mobilité dont on parle aujourd’hui, plus précisément de la troisième, après le ferroviaire et la voiture individuelle.

Il existe aujourd’hui en France plus d’une centaine de services de mobilité, englobant les VTC, l’autopartage, le covoiturage, la micro-mobilité en free floating (trottinettes, vélos, scooters…). En 2018 on note une nouvelle augmentation de 15% de ce type de services en France.

En outre, les choses se précisent du côté de la voiture autonome, du taxi-robot et de l’Hyperloop, pour lesquels des prototypes sont déjà présents ou annoncés pour 2020, leur lancement n’étant pas prévu avant 2030.

 Notre façon de nous déplacer est définitivement en train de changer, impactant en priorité les déplacements domicile-bureau via l’usage des nouveaux modes de transports en free floating, l’utilisation du  VTC étant déjà largement plébiscité depuis quelques années, le vélo et maintenant la trottinette lui emboitant le pas.

Il faut s’attendre à ce que très vite, les collaborateurs de l’entreprise exportent cette nouvelle mobilité dans le cadre de leur déplacements professionnels, rien aujourd’hui ne pourrait les en empêcher !

Tout comme le VTC est arrivé dans l’entreprise par la voie du loisir, cette nouvelle mobilité finira par gagner le périmètre du travel management. En tout état de cause, il est fort à parier que des acteurs tel Uber pour le vélo ou Google pour Waymo auront très vite la technologie adéquate pour interfacer les OBT et autres outils de travel management.

Il serait donc de bon ton que les travel managers réfléchissent à l’intégration de cette nouvelle mobilité dans leur politique voyages, que les acheteurs se rapprochent des assureurs et des loueurs pour envisager la proposition de ces nouveaux services en interne.

D’autant plus que ces sujets vont participer à la réduction des émissions de CO2 et réduction des coûts qui restent des axes de développement importants au sein des entreprises.

En France, 150 grands employeurs versent une indemnité vélo de l’ordre de 200€ et 9% des salariés la demandent. La loi mobilité prévoit de remplacer l’indemnité kilométrique par un forfait et de doubler l’indemnité vélo de 200 à 400€/an – la vente de vélos électriques a connu un boom entre 2016 et 2018 de +152%.

L’intégration de ces sujets dans le périmètre d’action des travel managers leur permettra de confirmer leur rôle stratégique dans l’entreprise et d’inciter leur direction à réfléchir à l’encadrement de cette nouvelle mobilité.

source BFM Eco du 10 juin 2019

Edito mensuel de Michel Dieleman : Les avantages en nature et le crédit mobilité

Le crédit mobilité apporte un nouveau souffle aux déplacements professionnels. Fiscalement, la gestion de ses nombreux avantages pose néanmoins problème puisqu’ils ne sont pas toujours comptés comme des avantages en nature. 

Selon l’URSSAFF, les avantages en nature concernent l’ensemble des éléments fournis par l’employeur à ses salariés d’un bien ou d’un service”. Plusieurs catégories d’usage sont touchées par l’appellation d’avantages en nature et couvrent un périmètre très large : la nourriture, le logement, le véhicule. Dans le cadre des déplacements professionnels, la dépense principale liée aux avantages en nature touche le véhicule mais la nourriture et le logement n’en demeurent pas moins des axes à considérer.

La mise à disposition d’un véhicule de fonction ne constitue un avantage en nature que si ledit véhicule est utilisé à des fins privées, hors trajet domicile-lieu de travail. Son utilisation est alors fiscalement évaluée sur forfait ou sur base réelle, au choix de l’employeur et apparaît sur la fiche de paie du salarié.

La mobilité du salarié aujourd’hui ne prend plus en compte la simple utilisation d’un véhicule de fonction et la naissance du crédit mobilité est venu bousculer des habitudes d’utilisation bien ancrées. Le free-floating, les taxis, les VTC, l’avion, le train, sont autant de possibilité que le crédit mobilité peut mettre à disposition d’un voyageur en déplacement. Le free-floating a pour principe une utilisation simple et libre de moyens de locomotion roulants mis à disposition des utilisateurs via une application téléchargeable sur smartphone.

Le crédit mobilité est alors une alternative financière proposée à l’usager d’un véhicule de fonction. Le salarié renonce partiellement ou totalement à sa voiture et perçoit en contrepartie une somme correspondant à l’avantage en nature auquel il met fin. Le crédit mobilité poursuit deux objectifs : proposer aux salariés des solutions de mobilité plus pragmatiques et plus écologiques. Il s’intègre donc aussi bien aux attentes des services achats que des services RSE.

Le crédit mobilité permet par exemple à une société de proposer à ses collaborateurs la mise à disposition d’un petit véhicule pour une utilisation quotidienne et de l’associer à un budget mobilité complémentaire pour financer des dépenses ponctuelles. Cette possibilité concerne tous les collaborateurs éligibles à une voiture de fonction. L’intérêt pour l’entreprise n’est plus de réfléchir en termes de coût de flotte automobile mais de TCO (total cost of ownership) de mobilité. Raisonner en TCO, c’est la promesse que le crédit mobilité ne coûte pas plus cher à l’entreprise et même, lui coûte moins cher. Le salarié aura alors un rôle proactif à jouer dans cette démarche.

Vient aussi la question des récompenses qui peuvent motiver le salarié à réduire la facture de sa mobilité. Plusieurs axes peuvent être choisis par l’entreprise : la gamification, l’usage personnel des récompenses acquises ou la prise de conscience d’un intérêt collectif à revoir ses habitudes de déplacements liée à une politique RSE engagée de l’entreprise. Les entreprises ne sont pas les seules à vouloir récompenser les salariés dans leurs choix de déplacements moins onéreux ou dont l’empreinte carbone sera plus légère. Nombreux fournisseurs proposent en ce sens des programmes de fidélité qui récompensent les comportements responsables des salariés. Les points acquis font partie de contrats intuitu personæ et appartiennent donc à la personne qui a voyagé, quel que soit l’acheteur du déplacement.

Du point de vue des salariés, il s’agit d’une récompense compensant le stress et les difficultés qu’entraînent un déplacement professionnel. Du point de vue des directions achats, il s’agit d’une perte importante pour l’entreprise puisque les miles pourraient être réutilisés pour optimiser d’autres déplacements professionnels financés par l’entreprise. D’un point de vue juridique et fiscal, ces programmes de fidélité constituent un réel problème puisqu’ils passent au travers toute fiscalité…

En 2012, la cour des comptes pointe les miles comme un avantage en nature échappant à tout contrôle fiscal mais ayant quand même un coût :

« juridiquement, l’attribution de miles par les compagnies aériennes n’est pas par nature différente des cadeaux ou rabais accordés afin de fidéliser leur clientèle par les commerçants. (…) Cette pratique ne constitue pas juridiquement, un abus de bien social, prévu aux articles L. 241-3 et L. 242-6 du code du commerce. En effet, les miles, dont l’attribution est un accessoire du contrat de transport, appartiennent, non à l’entreprise, mais au salarié. L’employeur, même s’il acquitte le prix de la prestation, n’assure que la représentation du salarié vis-à-vis de la compagnie et n’est pas partie au contrat. »

Le JO du Sénat ajoute que « toutefois, une entreprise par son règlement intérieur, auquel le salarié a adhéré en signant son contrat de travail, ou l’administration par un acte réglementaire, pourrait imposer à leurs agents l’utilisation des « miles » au profit de l’organisme qui les ont financés. »

Il n’y a néanmoins pas de législation précise aujourd’hui en France à ce sujet et la gestion des programmes de fidélité dépend de la politique voyage de chaque entreprise. Soit les miles peuvent être utilisés à titre privé soit ils doivent être réutilisés dans le cadre des déplacements professionnels.

Les questions soulevées ne manquent pas d’intérêt et à l’heure où la mobilité est de moins en moins liée exclusivement au véhicule personnel, il convient d’y répondre. Dans ce cadre, le comité de développement de l’AFTM devrait prochainement se pencher sur le sujet dans le but d’apporter un regard éclairé au plus près des besoins des professionnels.

 

Michel Dieleman, Président de l’AFTM