Le vélo comme solution de mobilité professionnelle : un potentiel encore limité

L’AFTM a interrogé ses membres sur l’intégration du vélo dans les politiques de mobilité professionnelle. Avec 210 réponses collectées, l’enquête met en lumière à la fois l’intérêt croissant pour ce mode de déplacement et les freins qui en limitent aujourd’hui le développement.

Un dispositif encore peu répandu

Seules 12 % des entreprises interrogées déclarent avoir déjà intégré le vélo comme alternative ou complément au véhicule de fonction. À l’inverse, plus d’un tiers (35 %) n’envisage pas pour l’instant ce type de solution. La dynamique reste donc encore balbutiante, même si certaines organisations explorent déjà des projets pilotes.

Une demande encore marginale

Interrogés sur l’intérêt des collaborateurs, les répondants constatent une demande croissante mais ponctuelle. À peine 10 % observent une sollicitation régulière, et 15 % une demande occasionnelle. Pour 27 %, l’usage du vélo ne suscite aucune demande interne.

Les freins majeurs : sécurité et infrastructures

Les principaux obstacles identifiés sont la sécurité routière (35 %) et le manque d’infrastructures adaptées (23 %), suivis par les enjeux liés à l’assurance et à la responsabilité (21 %). Les réponses libres citent également les distances trop longues, les rendez-vous clients éloignés, ou encore la rareté des trajets courts compatibles avec le vélo. Ces éléments traduisent une difficulté structurelle à intégrer ce mode de transport dans le quotidien professionnel.

Les leviers attendus : aides financières et équipements

Lorsqu’on interroge les entreprises sur les dispositifs jugés les plus pertinents, l’accompagnement financier arrive en tête (36 %), qu’il s’agisse de subventionner l’achat ou la location de vélos. Les infrastructures internes (25 %) – parkings sécurisés, bornes de recharge pour VAE, douches – apparaissent également comme un levier important. Certaines entreprises sont déjà pionnières en la matière, en combinant équipements adaptés et primes incitatives.

Un usage qui restera limité

Enfin, le potentiel d’usage estimé demeure restreint : pour 42 % des répondants, moins de 10 % des collaborateurs pourraient utiliser le vélo dans leurs déplacements professionnels. Seuls 2 % des participants envisagent un déploiement au-delà de 25 %.


Conclusion

Cette enquête confirme que le vélo gagne en visibilité dans les politiques de mobilité professionnelle, mais qu’il reste encore marginal face aux contraintes de distance, de sécurité et d’organisation. Les entreprises intéressées identifient clairement les leviers à activer – incitations financières et infrastructures – mais le potentiel réel d’usage demeure limité. L’AFTM poursuivra ses travaux sur ces nouvelles mobilités pour accompagner les acteurs dans leurs réflexions et partager les initiatives les plus prometteuses.

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