Les TM sont rarement chargés de gérer les téléphones portables et pourtant : les mobiles sont de plus en plus un outil du voyage, à surveiller de près pour le bien-être des voyageurs. Démonstration.
Technophile ou pas, le voyageur d’affaires est contraint de devenir un adepte des touches et boutons d’un clavier bien précis, celui de son téléphone portable. Depuis 2 ans, le mobile est en effet devenu un outil de gestion du voyage d’affaires, dans l’hôtellerie, le transport (aérien et ferroviaire) et même pour le suivi de la note de frais ou même comme carte d’embarquement. C’est bien simple, il devient difficile de s’en passer ! Premier obstacle pour le collaborateur et son TM, avoir le bon mobile. Un voyageur d’affaires à la pointe se doit désormais d’avoir un «smartphone», autrement dit un téléphone capable de dialoguer avec Internet. Tous ne le font pas, et le handicap peut être de taille si on veut recommander à son voyageur de se tenir au courant des changements d’horaires de son train ou de son avion. Dans le domaine, l’iPhone est devenu une référence mais pour des raisons d’opérateur, de sécurité des données, de fiabilité ou de coût, toutes les entreprises ne l’autorisent pas loin de là. Deuxième obstacle, s’y retrouver dans la jungle des applications utiles car hormis faire cuire les œufs ou servir le café, le téléphone permet de tout faire ou presque !
Embarquement immédiat
Les compagnies aériennes sont devenues, les unes après les autres, le meilleur ami du téléphone. Simplicité de communication et d’informations, économies de temps ou de gestion, elles intègrent de plus en plus le portable dans leur boîte à outils du passager avec des applications mobiles multiples. Première utilisation : l’information. Quels que soient l’heure et le lieu, les services internet mobiles des compagnies comme Air France, Lufthansa ou British Airways permettent désormais de suivre les horaires des vols en cours, connaître ceux des vols suivants. Air France y ajoute la possibilité d’obtenir un récapitulatif qui reprend les principales informations du dossier de réservation (dates des vols réservés, horaires, terminal de départ, d’arrivée…). Petit plus : les passagers en correspondance à Paris Charles de Gaulle qui ne sont pas en mesure de prendre le vol initialement prévu sont repositionnés sur un autre vol et reçoivent désormais un SMS qui leur indique la solution trouvée par les équipes de la compagnie. Lufthansa teste actuellement à Francfort une application iPhone Navigator (disponible gratuitement sur AppStore) pour aider les voyageurs à s’orienter sur la plateforme.
Lufthansa et Air France notamment vont plus loin avec la carte d’embarquement sur le portable. Pour Air France, ce service est disponible depuis mars 2009 pour les vols moyen-courriers au départ de Paris-Orly et de Paris-Charles de Gaulle et la formule est rodée. Quel que soit le mode de réservation choisi, après s’être enregistré avec son téléphone portable sur le site internet mobile http://mobile.airfrance.com (dès 30 heures avant l’heure limite d’enregistrement), le passager peut recevoir sur téléphone mobile sa carte d’embarquement dotée d’un code-barres sécurisé, sous forme de SMS ou de MMS s’il s’agit d’un téléphone classique ou par e-mail s’il s’agit d’un smartphone. Cette carte d’embarquement zéro papier reprend toutes les données d’une carte d’embarquement traditionnelle. Arrivé à l’aéroport, le client montre sa carte d’embarquement affichée sur son téléphone portable pour :
▪ Enregistrer des éventuels bagages au comptoir dépose bagages avec lecture du code- barres,
▪ Passer au poste de sûreté, en présentant l’écran de son téléphone,
▪ Accéder au salon pour les clients éligibles, en présentant l’écran de son téléphone,
▪ Embarquer en porte, avec lecture optique du code-barres,
▪ A l’entrée de l’avion, présenter l’écran au personnel navigant.
Comme pour le billet électronique, l’ensemble des données relatives à la réservation du client reste accessible dans les systèmes d’enregistrement à tout moment. Si un téléphone ne fonctionne pas ou est en panne de batterie par exemple, le client peut imprimer sa carte d’embarquement sur une Borne Libre Service ou la faire imprimer au comptoir.
Le train aussi

D’ici la fin avril, la SNCF va déployer en test un service tgv-pro.mobi, spécialement dédié aux voyageurs pro, pour leur permettre d’échanger très rapidement leur billet en dernière minute sans avoir à avoir la queue aux bornes ou aux guichets. Seules les 1ères classes pourront en bénéficier, pour éliminer les questions de variations de prix. Ce test déterminera l’utilité d’une proposition globale du système.
Pour aller plus loin, la SNCF développe actuellement avec Gemalto un système de billet sur le mobile semblable à celui proposé par les compagnies aériennes. Le système permettra aux voyageurs d’acheter leurs billets ou de recharger leur abonnement depuis un téléphone mobile sur le site de la SNCF. Les titres de transport sont stockés dans la carte SIM du mobile qu’il suffit alors de présenter à quelques centimètres d’un lecteur pour déclencher l’identification. La SNCF pense pouvoir lancer ce service pour l’achat des titres de transports et leur validation à l’horizon 2011.
Plusieurs membres de l’AFTM et leurs “voyageurs témoins” ont par ailleurs travaillé lors d’un atelier technologique organisé conjointement par la compagnie ferroviaire et l’association sur l’avenir du voyageur SNCF en mobilité. Beaucoup d’idées sont sorties de ce travail mais là, les projets sont encore “top secret” !
Mon voyage sur mon portable
De plus en plus de sites internet et surtout de sites de services se sont mis au mobile, si bien qu’il n’est pas difficile aujourd’hui d’utiliser son portable pour louer une voiture, par exemple chez Sixt (application utilisable sur PDA, Blackberry, Android, à retrouver ici ou Europcar (site mobile ici . On peut également réserver une nuit d’hôtel depuis son mobile : des applications pour mobiles ont été mises en place par des sites de réservation comme HRS, Fastbooking ou Hotels.com, et des chaînes hôtelières elles mêmes accompagnent le mouvement comme Exclusive hotels, Best Western (application « Best Western to go ») ou Accor. Et ce n’est qu’un début : ainsi Accorhotels.com, qui annonçait en décembre réaliser en France une centaine de réservations de chambre par jour via les téléphones portables, développe un projet de service de check-in et check-out via le mobile et envisage de faire appel à la technologie NFC pour utiliser le portable comme clé de chambre. Le groupe prépare une deuxième version de son application iPhone pour le courant de l’année avec un outil de réservation simplifié, un accès au programme fidélité, des vidéos des hôtels et de nouvelles langues.
Toujours à la pointe de la technologie, Regus travaille actuellement à une version mobile, disponible sans doute à la mi-Mai, pour permettre la réservation de sales worlwide depuis son portable, 24 h sur 24. Un véritable service dont nous reparlerons certainement ici.
Spécial voyageur d’affaires

Autre fournisseur, autre application, Concur Mobile, extension naturelle de Concur Travel & Expense. Le logiciel permet aux collaborateurs en déplacement de gérer simplement leurs dépenses et notes de frais et ajouter ou modifier de multiples éléments (repas, frais de taxi, nuits d’hôtel, locations de véhicules, etc.) directement avec leur téléphone. De leur côté, les responsables hiérarchiques peuvent examiner les notes de frais à distance – et les approuver ou non – quelle que soit la destination du collaborateur. Le système va d’ailleurs au-delà de la gestion de notes de frais puisqu’il intègre des fonctionnalités pratiques pour visualiser les itinéraires et les horaires des vols, réserver des véhicules de location, hôtels, restaurants, taxis, etc. ou encore obtenir des itinéraires et numériser les justificatifs.
Pas question de faire ici un recensement exhaustif des services sur mobile, mais le fait est que les voyageurs d’affaires qui veulent se simplifier la vie peuvent transformer leur téléphone portable en centrale de réservation et d’informations sur leur déplacement professionnel, comme un terminal déporté. Un mouvement en pleine croissance qui n’a qu’un défaut : il ne facilite pas l’intégration des informations dans les outils du TM, sauf à ce que ces outils disposent, eux aussi, d’applications mobiles.
▪ Conseils aux voyageurs, application gratuite du Ministère des Affaires Etrangères, pour iPhone et Android, à retrouver ici
▪ Currency est une application à 0,99 $ pour suivre en permanence les taux de change. Très simple d’utilisation, il suffit de choisir sa devise principale et de sélectionner les devises dont on veut le cours. www.currencyapp.com
▪ My Airport, application des Aéroports de Paris. Pour connaître les horaires de tous les vols au départ et à l’arrivée des aéroports de Paris-Charles de Gaulle et de Paris-Orly, se renseigner sur les accès et parkings, les services des aéroports, ou encore rechercher les compagnies aériennes par pays et villes desservis. Mais aussi, via un service sms info vol, recevoir des infos sur l’arrivée des vols directement sur le mobile pour 1 € . Service à retrouver ici
▪ Pointer Cards, application gratuite et simple pour traduire les mots les plus utiles dans une dizaine de langues dont le japonais, le chinois, le russe ou le turc. Dans le même genre, Free Translator 50, également gratuit.
▪ Restaurants est une application de l’Internaute Magazine qui recense plus de 30 000 adresses dans toute la France. De quoi trouver un lieu de RV dans une ville inconnue.
▪ Wi-Fi Finder vous permet de trouver tous les hot-spots wifi, notamment les gratuits, près de là où vous vous trouvez n’importe où dans le monde.
▪ Windguru, application gratuite pour connaître dans le détail la météo, la température de l’air et même celle de l’eau (pour ceux qui ont le temps de faire un peu de plongée entre deux rendez-vous ?), pour préparer en conséquence son sac de voyage. Disponible pour iPhone et Android. Dans le même genre, WeatherPro(2,99 $) permet de suivre les aléas météo.