Réponse à l’article publié sur deplacementspros.com en date du 24 mars 2020
Une photo d’un charnier : c’est sous cette accroche visuelle obscène et on ne peut plus déplacée dans le contexte actuel qu’a été publié ce matin sur le site Déplacements Pros un billet d’humeur intitulé « GBTA, AFTM, CNA : où sont les troupes d’asso ? ».
Probablement emporté par sa plume, son rédacteur y accumule un certain nombre de jugements péremptoires à propos des interventions de l’association pendant cette période si compliquée pour tout le monde. Ceux-ci ne sauraient rester sans réponse, tant ils sont écœurants sur la forme comme sur le fond.
Sur la forme d’abord, les mots employés ne sont qu’un exercice de style qui permet à son auteur de « filer » la métaphore guerrière pour faire valoir quelques « bons » mots, métaphore autrement utilisée avec gravité et mesure des enjeux par le Président de la République.
Ainsi, le rédacteur semblait attendre de mon intervention vidéo, vendredi dernier, le spectacle d’un « chef de guerre, ton martial, sabre au clair, torse cinglé de cartouchières, roulements de tambour et tout le toutim ». Tous ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas mon genre. Ils savent aussi que ce n’est pas mon rôle.
Et c’est là qu’on en vient au fond – si l’on peut parler de « fond » à propos de cet article – au risque de le toucher justement.
Cette attaque en règle montre avant tout une profonde méconnaissance de l’industrie du voyage d’affaires et des acteurs qui l’animent. Contrairement aux Entreprises du Voyage ou au Seto, pour ne citer qu’elles, l’AFTM n’est pas un syndicat mais une association. Moins qu’un lieu d’influence des pouvoirs publics ou un organisme chargé de porter les revendications d’un secteur d’activité, c’est un réseau de partage, de rencontres professionnelles, d’expertises, qui s’implique également dans la formation. Ces activités génèrent, tout naturellement, un grand nombre d’événements.
Dès lors, ma communication de la semaine passée avait pour seul but l’annonce des dispositions prises par l’association dans ce contexte de crise. Souhaitant simplement assumer mon rôle de président d’association, il est bien étrange se voir qualifier de « chef de guerre » décrétant des remèdes d’urgence. De ce point de vue, l’analogie surréaliste avec l’appel du 18 juin ne déshonore que son auteur.
Certains membres de l’association, émus, n’ont pas hésité à qualifier cette publication de choquante et d’irrespectueuse à l’encontre des “vrais guerriers” de cette crise, les soignants, les forces de l’ordre, les caissières, les bénévoles, tous ces héros du quotidien qui sont mobilisés pour permettre à notre nation de traverser cette période dans les meilleures conditions. Ils s’interrogent sur ses réelles motivations…
Ainsi, dans ces temps si particuliers, l’AFTM s’étonne de voir publier, sur un site qui se voudrait une référence quotidienne de l’actualité des déplacements professionnels, ce type de diatribe désordonnée et sans filtre. Cela ne fait qu’ajouter de la discorde et de la confusion aux difficultés actuelles.
L’expression reste libre, bien évidemment, mais allons-nous gâcher tout ce temps à nous opposer ?
Les membres, les administrateurs de l’association et moi-même, nous en remettons au jugement du lecteur qui saura sans nul doute faire la part des choses.
Michel Dieleman, Président de l’AFTM