Les compagnies aériennes et les aéroports ne parviennent pas à procurer l’assistance nécessaire aux personnes à mobilité réduite.
Un cauchemar. Au printemps dernier, la prise en charge des passagers à mobilité réduite (PMR) a viré à la catastrophe sur l’aéroport de Roissy-CDG. Dans un article des Echos daté du 5 juin dernier, le journaliste Bruno Trévidic racontait que « des dizaines de milliers de passagers avaient été laissés pour compte ».
« Une fois sur deux, il n’y avait personne à l’arrivée à Roissy-CDG pour prendre en charge les PMR », s’indignait alors un salarié d’Air France, où cette situation avait suscité une forte émotion parmi les navigants. Certains avaient évoqué des passagers restés plus de deux heures dans l’avion, jusqu’à 1 heure du matin ou bien portés sur un escabeau jusqu’à un bus par des équipages Air France ! Un vrai scandale pour ces passagers dont certains sont des voyageurs d’affaires. Un changement malencontreux de prestataire sur la plateforme aéroportuaire avait été à l’origine de ces déboires.
Le même Bruno Trévidic révèle, dans un article du 7 décembre, que le nombre de passagers demandant une assistance est devenu un phénomène massif selon les chiffres de l’IATA : 20% des passagers réclament désormais une assistance pour eux-mêmes ou pour un tiers. Le vieillissement de la population en est la raison principale et le doublement attendu d’ici à 2050 de la population mondiale âgée de plus de 65 ans ne devrait rien arranger.
En réalité, selon le journaliste, les problèmes surgissent souvent quand l’afflux de passagers sans réel handicap prive d’assistance les passagers vraiment handicapés. En effet, la règlementation européenne interdit de demander une preuve de handicap. Certains peuvent en abuser : « Il s’agit parfois de passagers âgés qui demandent une assistance par crainte de ne pas savoir s’orienter dans l’aéroport », reconnaît Linda Ristagno, chargée du dossier au sein de l’IATA, et citée par Les Echos.
Autre difficulté, rapporte le quotidien économique : les fauteuils roulants trop encombrants pour les cabines d’avion et ceux munis de batterie au lithium, qui présentent un risque pour la sécurité. Compagnies et aéroports n’arrivant pas à faire face à la situation, l’intervention des régulateurs pourrait s’avérer nécessaire. C’est l’avis de Linda Ristagno : « Rendre le transport aérien accessible à tous nécessite une coordination entre les gouvernements, les compagnies aériennes et les associations ».
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM