La France touchée par la « Grande démission » 

Moins massif qu’aux Etats-Unis, le départ volontaire des salariés français est une réalité que les pros du voyage d’affaires doivent regarder de près. 

La France se croyait épargnée. Il n’en est rien, la voilà affectée à son tour par le phénomène de la grande démission, traduction française de « the big quit »comme disent les Américains. C’est une tendance qui a en effet émergé aux Etats-Unis pendant la pandémie et qui a vu 25 millions d’Américains démissionner de leur emploi au cours des six derniers mois de 2021 ! 

Mais les salariés français ne sont pas en reste comme le rapportent de nombreux articles, notamment celui de 20 Minutes. Vincent Meyer, professeur en gestion des ressources humaines à l’EM Normandie, y révèle que « la France enregistre une croissance record des taux de démission, +10% en juin 2021 et +20% en juillet 2021 par rapport aux mêmes périodes de 2020, et des niveaux jamais enregistrés par la Dares (le service statistique du ministère du Travail) ». 

Un phénomène qui touche particulièrement les PME selon le journal qui cite une étude de la Dares publiée en février dernier affirmant qu’entre juillet et octobre 2021 les départs volontaires ont augmenté de 17% pour les entreprises de plus de 50 salariés et de 21% pour celles de 10 à 49 salariés.

Mais il y a pire que cela selon Les Echos : le salarié « fantôme », celui qui peut disparaître du jour au lendemain. Un phénomène, désigné sous le terme de ghosting dans les pays anglo-saxons, qui a gagné du terrain avec la crise sanitaire dans les professions tertaires, y compris les cadres. Selon les cabinets RH, la pratique concernerait au moins un profil sur dix dans les secteurs traditionnels, bien plus dans les métiers ultra-demandés comme les développeurs informatiques. 

Ces envies de changement ont plusieurs explications : un marché du travail porteur, une volonté d’avoir un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, mais aussi de pouvoir télétravailler davantage, un besoin d’autonomie, une quête de sens du travail, une remise en question du style de management en vigueur dans les entreprises… 

Autant d’items dont certains peuvent avoir un prolongement et une application dans le voyage d’affaires. Comme le dit Christophe Nguyen, spécialiste des RH, cité par 20 Minutes : « Il faut placer la qualité de vie au travail au centre des préoccupations de l’entreprise ». Le bien-être, encore le bien-être, toujours le bien-être : tel est bien l’un des mots clés de ce monde post-Covid. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

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