Entretien avec Ariane Gorin, le débrief et le replay.

Retour, synthèse et replay de l’échange avec Ariane Gorin, President, Egencia and Expedia Partner Services.

Ariane Gorin : «le modèle de l’abonnement pourrait s’imposer»

La nouvelle présidente d’Egencia a inauguré un nouveau format d’interview interactive des patrons du voyage d’affaires baptisé « Les entretiens de l’AFTM ». Le principe est simple : répondre aux questions du journaliste François-Xavier Izenic et des presque 150 internautes (quel succès !) présents pour ce premier rendez-vous. Voici quelques-unes de ses citations les plus marquantes.

Quelle activité aujourd’hui ?

«La plupart des entreprises ont mis en place des restrictions sur les voyages donc le marché est très fortement en baisse. Aujourd’hui, 90% des voyages d’affaires réservés avec Egencia concernent des déplacements domestiques.»

Quelle reprise ?

« Cela va prendre du temps, je serais étonné qu’on retrouve en 2021 les niveaux d’activité de 2019. Les entreprises vont regarder du plus près les ROI des déplacements. Certains déplacements vont être remplacés par de la vidéoconférence mais pour faire du business le face à face est toujours indispensable.»

Egencia est-elle menacée ?

« Trois choses nous aident à surmonter cette crise :
– On fait partie du groupe Expedia qui vient de lever 3 milliards de dollars.
– On est une entreprise mondiale, cela nous permet de profiter des premiers marchés qui reprennent.
– Et puis on est une entreprise digitale, cela nous permet dans une période comme aujourd’hui de nous adapter rapidement aux nouveaux besoins de nos clients.»

Le non-remboursement des billets non volés est-il un scandale ?

“Des compagnies aériennes se sont mieux comportées que d’autres. Je ne juge pas, c’est un sujet compliqué pour les transporteurs, mais le fait de ne pas appliquer la loi n’est pas correct. Et quand les compagnies acceptent de rembourser, on a dans cette industrie un problème de tuyaux qui ne sont pas faits pour permettre autant de remboursements d’un seul coup. Donc cela prend du temps”.

La crise change-t-elle le rôle de la TMC ?

“Le duty of care et la sécurité renforcent la valeur de la TMC car nous sommes les mieux placés pour donner aux entreprises les outils d’aide à la décision sur ces sujets”.

Le modèle économique des TMC va-t-il évoluer ?

“Je ne fais pas partie de ceux qui disent qu’il faut absolument le changer mais je pense qu’il faut y réfléchir. Quand j’étais chez Microsoft, on a transformé la suite bureautique Office d’un produit à un service, passant ainsi au modèle de l’abonnement. Il pourrait s’imposer dans le voyage d’affaires mais il faut être très clair sur la valeur qu’on apporte et cela implique de profonds changements. C’est un sujet qui va évoluer dans les mois à venir et c’est une réflexion qu’on doit avoir avec nos clients”.

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM