Rien sans elle…


 

Arnaud de Lamezan
Vice-président délégué aux nouvelles mobilités

et aux achats responsables

& Responsable du Comité de Développement

 
 

« La Covid-19 aide la RSE à sortir du placard », titrait Le Monde du 5 novembre, tandis que son confrère Le Figaro renchérissait le 9 novembre avec cette formule: « La Covid-19 ravive la RSE ».

 

Mais pourquoi donc parle-t-on autant de RSE aujourd’hui ? 

Parce que c’est un des seuls sujets actuels qui ne soit pas anxiogène ? parce que c’est tendance ? parce qu’elle est fille naturelle du très respecté développement durable ? ou encore parce qu’on la voit comme une planche de salut, un puissant levier de sortie de crise ?

La réponse tient sans doute dans la combinaison de ces différents motifs et nous conduit à oser une déclinaison supplémentaire du sigle R.S.E., digne d’une déclaration d’amour : Rien Sans Elle…

 

Nous nous trouvons en effet, aujourd’hui, un peu comme dans un train traversant un long tunnel, obscur et pénible, dont nous ignorons à quel moment il en sortira. Situation d’autant plus insupportable que nous venions récemment d’émerger, pleins d’espoir, d’un premier tunnel… et qu’un troisième se profile peut-être.

A cette heure où tout paraît donc bien noir, où l’on pérore en permanence sur cette « crise inédite » et où on ne sait plus de quel genre relève le mot Covid, pourquoi ne pas préparer ce moment où la lumière réapparaîtra, ce moment où nous allons devoir rebondir, nous relancer, nous réinventer ?  

Quoi de plus naturel alors que de penser à la Responsabilité Sociale des Entreprises comme un des moyens de s’en sortir, comme un puissant levier de remise en cause des modèles et de transformation des organisations ?  

Une RSE qui s’appuie sur l’innovation, l’un des fondements du développement durable, pour stimuler la recherche de produits et services nouveaux et plus respectueux de leur environnement, afin de moderniser nos économies et créer des emplois nouveaux. 

Une RSE orientée vers plus d’efficacité, nous poussant à plus de collaboratif, plus d’ouverture, de compréhension et de dialogue avec ce qu’il convient d’appeler les parties prenantes de l’entreprise. Au-delà des habituels actionnaires, clients et collaborateurs, il s’agit des fournisseurs, sous-traitants et partenaires, des concurrents, des pouvoirs publics, des voisins et riverains, des collectivités locales, des associations, des ONG, etc.

Enfin, une RSE comme boussole de nos comportements, nous rendant plus conscients et donc plus responsables des impacts de nos choix, individuels et collectifs, sur la planète et sur ses occupants, une RSE qui redonne du sens à tous et à chacun.

Mais alors, quid des fonctions de responsables ou acheteurs des déplacements professionnels, des voyages d’affaires, des flottes automobiles, quid des travel managers, des mobility managers ? Ont-ils un rôle à jouer dans ce grand rebond, une part à prendre dans cette réinvention ?

La réponse est absolument oui, sans ambiguïté et il n’est pas exagéré de dire que leur rôle sera même majeur, tant la mobilité des collaborateurs a des impacts lourds sur les trois composantes que recouvre la notion de développement durable : la dimension économique (budgets significatifs pour l’entreprise), la dimension environnementale (liée à toutes les émissions produites par les moyens de transport et d’hébergement) et la dimension sociale (sécurité, santé, bien-être des collaborateurs de l’entreprise et des prestataires). 

C’est là une opportunité unique pour les tenants de ces fonctions, de réaffirmer leur position et leur rôle, à un moment où les déplacements sont en passe de se réduire durablement et où certaines entreprises remettent en question l’existence même de telles fonctions.

C’est encore la possibilité, dans un timing parfaitement coordonné, de pouvoir aligner les fonctions « Mobilité » à la démarche RSE globale des entreprises. Celles-ci, après avoir mis en place les moyens de réduire les impacts négatifs liés directement à leurs activités de base, commencent en effet à s’intéresser maintenant à leurs impacts indirects les plus significatifs… et en particulier à ceux liés à la mobilité.

Bien consciente de ces enjeux et de sa propre responsabilité, l’AFTM s’est donné les moyens d’accompagner ses membres dans cette démarche prometteuse, en mettant aujourd’hui à leur disposition,

  • Un livre blanc, intitulé « La RSE dans les mobilités d’affaires – une raison d’être », qui pose le décor de ce vaste sujet, mais reste explicatif et pratique (téléchargeable dès maintenant sur le site de l’AFTM)
  • Un webinar associé au lancement du livre blanc, qui s’est tenu le 10 novembre
  • Un cursus de formation adapté, qui devrait être accessible dès le courant du mois de décembre 

 

Alors maintenant, chers membres de l’AFTM, à vous de jouer. 

Pour ceux qui sont déjà engagés sur ce chemin, poursuivez, un boulevard s’ouvre devant vous !

Et pour ceux qui ne sont pas encore partis, n’hésitez plus et lancez-vous !

 

Arnaud de Lamezan

De la communication à l'international, il n'y a qu'un poste !


 

Claude Lelièvre
Vice-président exécutif
en charge de la communication
et des relations internationales

 
 

C’était inscrit dans les professions de foi des administrateurs sortis des urnes le 3 septembre dernier lors de notre assemblée générale : des objectifs ambitieux et plus que jamais orientés au service de nos membres allaient guider nos actions dès la rentrée. Ce leitmotiv, martelé à longueur de réunions de travail, a donné ses fruits : apporter de la valeur ajoutée à nos rencontres, définitivement orientées vers nos actions concrètes du quotidien.

Dès le début de la crise sanitaire, nous nous sommes interrogés sur la manière dont nous allions maintenir le lien avec nos membres et nos partenaires dans un contexte à la fois inconnu, soudain, brutal et sans visibilité.
La communication c’est tout le contraire de ce constat : c’est un vrai métier qui a ses codes et qui ne s’improvise pas, même en situation de crise. Nous voulions une communication utile, pas simplement une gesticulation pour occuper un espace laissé vacant par d’autres par l’absence d’actualité et d’activité, et plus que jamais au service de nos membres.

Les statistiques d’audience de nos webinars sont sans appel : vous êtes devenus accrocs ! Notre formule de rencontres dématérialisées n’a de cesse de démontrer son efficacité et je parierais fort que ce soit pour un moment. C’est un réel plaisir d’entendre les uns et les autres, clients ou fournisseurs, tous professionnels reconnus, souligner la qualité et la tenue des débats. Sous la baguette (elle doit être magique finalement !) de notre journaliste associé, François-Xavier Izenic, les échanges sont sans concession et c’est ce que vous appréciez : vous en redemandez même, puisque les courbes d’audience ne montrent quasiment aucun décrochage. Et la séquence de questions-réponses pourrait se prolonger à chaque fois d’une bonne demi-heure. Merci à vous tous, professionnels, de vous prêter au jeu exigeant du direct pour partager vos expériences et vos opinions sur une actualité plus que jamais mouvante.

C’est aussi avec beaucoup de plaisir que nous voyons arriver de nombreux web-spectateurs venus des régions mais je n’en dirai pas plus sur ce point. Mes collègues en charge des groupes régionaux auront bien l’occasion de détailler ce point lors d’un prochain édito.

Dans un contexte aussi chahuté, il est bon aussi de partager ses réflexions avec ses pairs. Alors nous nous sommes posés la question de regarder encore plus loin, en Europe notamment. N’y a-t-il pas lieu de rechercher une convergence entre nos associations respectives, par exemple, afin de mutualiser nos efforts … ? Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans une analyse politique ni dans des prévisions économiques à l’échelle du vieux continent ! Je vais simplement vous dévoiler les premières étapes d’un projet qui nous tient à cœur depuis bien longtemps et qui a toutes les chances de se concrétiser dans les mois à venir : L’ouverture plus active de l’AFTM vers l’international.

Nous l’avons présenté lors de l’Assemblée Générale et ce sujet est devenu une réalité dès les premiers jours d’octobre. Le confinement peut-être, les bouleversements économiques certainement, ont amené l’AFTM et ses consœurs européennes à se poser naturellement la question de « l’APRES ». Ainsi, et de manière synchrone prouvant la réalité du besoin, le partage des initiatives entre associations européennes est allé bon train. La plupart du temps, pour ne pas dire à chaque fois, l’AFTM, par sa position centrale certainement, par son expérience aussi, a été sollicitée pour s’impliquer dans différentes initiatives : tout d’abord au sein du groupe ENACT dont nous sommes membre fondateur, puis à la demande de la jeune association italienne, sans oublier, dans le cadre des liens forts que nous entretenons avec notre « spin-off » helvétique, l’ASTM. Finalement c’est lors d’un échange avec VDR, association de référence en Allemagne depuis 45 ans, que s’est concrétisée l’initiative que nous venons de lancer : créer une plateforme européenne exclusivement dédiée au Business Travel et à la mobilité, ne regroupant que des clients du secteur (Travel Managers, Acheteurs Travel et équivalents). A l’origine il était question de partager notre vision de la mobilité pour l’année à venir mais c’est grâce à nos convergences d’analyses que l’ouverture à toutes nos sœurs européennes est devenue une évidence.

C’est ainsi, avec enthousiasme et avec une parfaite unanimité, qu’une quinzaine d’associations européennes se sont réunies à distance ce mardi 20 octobre pour sceller une première pierre et pour définir des objectifs communs que je vous résume :

  • constituer une force de taille critique pour représenter notre secteur au niveau européen,
  • être la voix des Travel Managers et des Acheteurs Travel, exclusivement, sur des sujets communs à la mobilité professionnelle,
  • se concentrer sur nos intérêts européens avant toute chose,
  • faciliter l’échange des expériences et mutualiser les initiatives,

le tout sans aucun objectif commercial et en évitant toute structure lourde et coûteuse.

Et en communication comme dans l’action, il faut battre le fer tant qu’il est à bonne température.
Tandis que nous enrichirons encore nos rencontres virtualisées dans les prochains jours par de nouvelles formules, nous allons nous réunir de nouveau dès la semaine prochaine avec nos confrères européens pour définir la structure de notre plateforme.

L’AFTM est au travail et ça se voit !

Claude LELIÈVRE

Un devoir d’information renforcé !

Un devoir d’information renforcé !

« Qui est entièrement nouvelle, non expérimentée ou éprouvée ». Telle est sans doute la qualification la plus juste et objective de la période que nous vivons actuellement et collectivement. Inédite en un mot ! Inédite par bien des aspects : sa rapidité, sa violence, ses conséquences.  

La violence a été (et est encore) humaine, économique et sociale. Cette crise sanitaire a été largement analysée et commentée par divers spécialistes avec plus ou moins de talent et de réussite. Aussi, je ne vais surtout pas me prêter à cet exercice qui n’a aucune chance d’être gagnant. Les conséquences économiques se sont fait ressentir très rapidement. C’est toute l’industrie de la mobilité qui a été touchée. Les fournisseurs en premier lieu, puis les entreprises clientes. La soudaineté de l’arrêt des déplacements a été dévastatrice pour bon nombre d’acteurs de notre écosystème. Je pense notamment aux acteurs du MICE, durement touchés mais également aux compagnies aériennes, aux agences de voyages, aux loueurs et naturellement, aux hôteliers. Loin de moi l’intention d’omettre les acteurs technologiques, les distributeurs, les HBT, les GDS, les SBT et, plus globalement, les éditeurs de solutions T&E. Tous concernés, tous touchés. Malgré les bouleversements économiques majeurs qu’ils ont subis, beaucoup de ces opérateurs ont œuvré au cœur de la crise. Via des actions de soutien en direction des personnels mobilisés, ils ont fièrement défendu les valeurs de service et d’hospitalité, valeurs chères à notre industrie. Je ne peux que les féliciter et leur rendre un hommage personnel.

L’heure du bilan n’a pas encore sonné. Mais force est de constater que certains de ses fournisseurs ont déjà dû se mettre sous la protection des instances économiques et judiciaires quand d’autres, ils sont nombreux, ont dû se réorganiser drastiquement afin de mettre en place les conditions de leur pérennité. Il est dit que l’écosystème des déplacements professionnels est résilient. Je le crois profondément au regard des dernières crises économiques, climatiques ou sécuritaires. Cette fois-ci encore, l’objectif commun est de « durer » pour traverser cette crise avec le moins de dommages possibles.

Les entreprises clientes également ont été profondément affectées. Nos adhérents et plus largement tous les professionnels du Travel Management en entreprise ont subi de plein fouet les conséquences de cette pandémie. Mesures d’urgence, localisation des voyageurs, modification des processus internes, réévaluation de la situation quasiment heure par heure au début de la crise, mise en place de cellules de veille ou de crise, reportings permanents, etc. Bref, nous avons tous dû faire de la « gestion de crise » notre quotidien. Une fois le confinement décrété, l’AFTM a pu évaluer au travers d’un sondage spécifique qu’un adhérent (52%) sur deux avait été concerné par les mesures liées à l’activité partielle (quel que soit le pourcentage d’activité). Cette enquête, véritable cartographie du Travel Management en temps de crise, nous a permis de mesurer concrètement les conséquences du confinement. Celle-ci est d’ailleurs actuellement le support d’animation de comités régionaux digitaux de l’AFTM réunissant les adhérents autour de leurs délégués respectifs dans le but de benchmarker et d’élaborer une fiche de recommandations à destination des travel managers.

Au-delà de l’évaluation des bouleversements sur les activités métiers, ce sondage a pu mettre en évidence le besoin renforcé de nos 400 adhérents de bénéficier d’une information sectorielle de qualité dite « chaude » tout en continuant à recevoir de l’expertise, des bonnes pratiques ou des études, correspondant davantage à des informations dites « froides » ou « pérennes ». C’est précisément l’objet, voire l’ADN de l’AFTM depuis sa création, de partager massivement de l’information « en temps réel » au travers de ces nombreux livres blancs, études, infographies, articles de fond, etc. Il fut cependant moins évident pour notre association de partager de l’actualité en temps réel tant l’exercice est exigeant. La crise a cependant révélé un véritable besoin des responsables des déplacements professionnels de disposer d’une analyse « dans l’instant » objective, factuelle et constructive de l’actualité sectorielle.

C’est précisément le dessein des nouveaux dispositifs de l’AFTM en matière de communication !

Depuis le mois d’avril, l’AFTM a mis sur pied un cycle de webinaires destinés à informer rapidement les membres de l’association des conséquences de la crise sanitaire sur les activités liées aux déplacements professionnels. Le premier triptyque, qui s’est terminé le 20 mai dernier avec succès (570 participants au total, voir article « un premier cycle de webinaires plébiscité), a permis de traiter l’aérien, le ferroviaire et l’hôtellerie d’affaires avec le support d’intervenants et d’experts de renom. L’association a fait le choix d’inscrire dans la durée cet événementiel digital et vient de confier le soin à François-Xavier Izenic d’animer les webinaires de l’AFTM jusqu’à la fin de l’année 2020. Ce n’est pas moins de 10 rencontres digitales qui seront à l’ordre du jour dans les semaines à venir (voir programme).

La newsletter de l’AFTM s’enrichit également d’une revue de presse nationale et internationale établie également par François-Xavier Izenic en sa qualité de journaliste spécialisé dans le Business Travel, le Mice et le Leisure. Cette nouvelle rubrique à découvrir dans l’édition de juin, vise donc à délivrer une veille, mais surtout une analyse détaillée et circonstanciée de l’actualité à tous les professionnels du domaine. Ce type d’information, plébiscité par des adhérents qui n’ont pas forcément le temps nécessaire pour décortiquer la presse spécialisée d’ici ou d’ailleurs, est destiné assurément à s’inscrire dans la durée.

Webinaires, revues de presse, ce n’est pas tout. L’AFTM va également inaugurer dès le 17 juin un tout nouveau rendez-vous nommé « les entretiens de l’AFTM ». D’une durée de 20 minutes, diffusés sous le format d’un « webinaire live » ouvert à tous, il s’agira de questionner un partenaire ou un expert de l’industrie. Cet échange, totalement transparent, devra permettre de répondre à toutes les questions que les adhérents se posent et d’apporter des réponses concrètes aux problématiques rencontrées. Le premier partenaire à se prêter à l’exercice est Egencia et nous aurons le plaisir de pouvoir nous entretenir avec Ariane Gorin, President Egencia and Expedia Partner Services.

Cette crise, aussi grave et désorganisatrice soit-elle a, avouons-le, quelques « vertus » positives. Outre une accélération de la prise en compte des enjeux environnementaux, celle-ci nous a permis de nous digitaliser plus rapidement. Certains « observateurs » parlent d’un gain de 5 années. Peu importe le bond dans le temps, la réalité est palpable dès maintenant. C’est un bienfait, c’est un support, mais ce n’est pas « en remplacement de ». Il s’agit surtout d’animer une transition vers un retour progressif au présentiel en plus grand nombre et de permettre à l’entreprise de poursuivre son activité. Aussi, pendant cette période, le travel manager peut et doit mettre ses compétences en matière de management de projets au profit de la stratégie de digitalisation de son entreprise. Le motif directeur de l’AFTM n’aura jamais été aussi prégnant :

« un métier complexe qui allie à la fois l’univers des achats, des technologies de l’information, des ressources humaines et de la compétence en matière d’organisation des déplacements professionnels ».

Rendez-vous lors de l’une de nos prochaines rencontres digitales !

Michel Dieleman

Président de l’AFTM