Blockskye, nouvelle pépite du voyage d’affaires ?

Éliminer des intermédiaires tels les GDS, les cartes de crédit et les logiciels de notes de frais : vous en avez rêvé ? Blockskye l’a fait.

Le compliment n’est pas passé inaperçu. Début décembre, Paul Abbott, le Pdg d’Amex GBT, confiait que seul Blockskye offrait quelque chose de « véritablement nouveau » sur le marché du voyage d’affaires, comme le raconte un très bon article de The Company Dime

Le patron du leader du secteur sait de quoi il parle : Amex GBT a perdu l’année dernière le budget pour l’Amérique du Nord de PwC au profit de Kayak en partenariat avec Blockskye. 

Un camouflet qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le Landerneau du voyage d’affaires, les grands comptes n’hésitant plus à confier leurs programmes voyages à des start-up, tels Walmart avec Spotnana (lire par ailleurs) et donc PwC avec Blockskye, adossé toutefois à un grand acteur du loisir, Kayak.

Créée en 2017, cette plateforme de réservations et de gestion des voyages d’affaires est fondée sur la technologie de la blockchain. Kézako ? Le mathématicien Jean-Paul Delahaye en a fourni la définition la plus parlante, celle « d’un très grand cahier que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ». Les avantages ? Rapidité, traçabilité, garantie de sécurité sans égal, élimination des tiers de confiance, donc des intermédiaires.

Éric Gray, responsable des achats voyages de PwC, parle d’ailleurs de la suppression des «intermédiaires sans valeur ajoutée ». Comment est-ce possible ? La plateforme fournit l’inventaire des tarifs via des connections directes avec les fournisseurs (et par Amadeus quand c’est impossible) et le paiement s’effectue directement entre l’entreprise et les fournisseurs. Simple.

Le géant du conseil semble ravi de l’expérience. Selon Éric Gray cité par The Company Dime, le service aux voyageurs est meilleur car le « document partageable » de la blockchain aide les agents de voyages à interagir avec les dossiers de voyage même lorsqu’ils sont réservés directement auprès des fournisseurs. Résultat : un taux d’adoption de 92% pour seulement 8% des transactions réservées par téléphone.

Par ailleurs, les réservations sont plus rapides et plus faciles. Les données atterrissent au bon endroit, dans les calendriers des voyageurs jusqu’au partenaire de gestion des risques de l’entreprise. Quant au paiement direct, il permet de réduire les dépenses manuelles.

Dernier avantage et non le moindre : le reporting s’appuie, grâce à la blockchain, sur une seule source de vérité. « Cela a grandement amélioré la précision et la transparence de nos données, explique Éric Gray. Nos fournisseurs et nous-mêmes voyons désormais les mêmes données lors des réunions et des négociations ».

Brook Armstrong, co-fondateur de Blockskye, estime que la plateforme permet de réduire les coûts d’au moins 4% du prix du billet, « ce qui représente une somme considérable dans les négociations contractuelles entre acheteurs et fournisseurs » écrit le journaliste.

Les fournisseurs directs de la plateforme ne sont pas encore très nombreux mais ils pèsent lourd : American Airlines, Avis, Hyatt, Lufthansa, Marriott, Southwest Airlines et United. 

Lors d’une conférence Phocuswright qui se déroulait en novembre à Fort Lauderdale, en Floride, Brook Armstrong a révélé que Blockskye aura généré 700 000 transactions et 800 millions de dollars de ventes en 2023. Pas mal pour des premiers pas ! Il a annoncé par ailleurs qu’il était en train d’intégrer ses 2e et 3eclients : Tripadvisor et le géant des spiritueux Diageo.

La start-up est très bien épaulée : on y retrouve au conseil d’administration deux vieilles connaissances de l’industrie, grands pros et anciens d’Amex GBT, l’ex-président Charles Petrucelli et l’ex-directeur directeur général Hervé Sedky. Il y a pire comme accompagnement. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Tout comprendre au web3

Vertigineux ou effrayant : le web3 est la hype du moment. Loin de vos préoccupations ? Assurément, mais déjà des idées de services appliqués au voyage d’affaires commencent à émerger.

Web1, web2

Le web1 est l’internet qu’on a connu jusqu’en 2005, un web statique, principalement consultatif, dépourvu d’interactions pour les utilisateurs. Le web2 est celui qu’on connait aujourd’hui, participatif, qui permet de créer du contenu, c’est l’internet des réseaux sociaux. 

Web3

Construit à partir de la technologie blockchain, le web3 est une version décentralisée du web actuel, destinée à redonner le pouvoir et la propriété à l’utilisateur (notamment sur ses données personnelles). Les défenseurs du web3 soutiennent que les plateformes en ligne sont trop centralisées et contrôlées par une poignée de sociétés, les GAFAM.

Blockchain

Il s’agit d’une sorte de registre qui contient la liste de tous les échanges effectués entre utilisateurs. Ce registre est décentralisé (c’est-à-dire stocké sur les serveurs de ses utilisateurs), sans organe de contrôle, et très sécurisé. La blockchain permet à ses utilisateurs de partager des données sans intermédiaire.

NFT

C’est l’acronyme de Non Fungible Token, jeton non fongible en français. Il désigne un objet numérique auquel est attaché un certificat d’authenticité, stocké sur une blockchain. Dans le monde physique, il y a des biens fongibles, c’est-à-dire substituables (on peut remplacer une pièce de 1 euro par une autre pièce de 1 euro), et des biens non fongibles (une œuvre d’art est unique et ne peut être remplacée par une autre œuvre). Dans le monde numérique, cette distinction est désormais possible grâce au NFT. Ce dernier apporte à des objets numériques des caractéristiques propres aux objets physiques : rareté, unicité, propriété. 

Métaverse

C’est un monde numérique où vous pourriez mener une vie parallèle sans sortir de chez vous. Comme l’écrit un article du site France Info : « Danser en boîte de nuit avec ses amis sous la forme d’un avatar, gravir le sommet de l’Everest à travers un casque de réalité virtuelle, ou encore faire une réunion entre collègues dans un bureau numériquement reconstitué à l’identique… Le métaverse promet de repousser les limites du monde physique jusqu’à ce qu’univers réel et virtuel finissent par se confondre. » Attention, ce n’est pas une création de Facebook. Plusieurs entreprises travaillent sur le sujet dont Facebook.

Et donc ?

Le web3 promet donc aux utilisateurs de jouir d’interactions quasi réelles dans des mondes virtuels, d’acheter et vendre des biens numériques authentifiés (grâce aux NFT), avec une monnaie numérique (les cryptomonnaies), en toute sécurité et transparence (grâce à la blockchain). Le tout, sans aucun point de contrôle central et avec une propriété complète des données. Vertigineux ou effrayant ?

Et dans le voyage d’affaires ?

Evidemment, on commence à parler de la possibilité de tenir des réunions dans le métaverse qui permettrait des échanges plus vrais que nature. Les foires et salons sont aussi dans le viseur. Et bien sûr tout le secteur de l’événementiel qui, dans la continuité de la digitalisation accélérée par la pandémie, trouverait matière à nouvelles expériences. Le métaverse pourrait d’ailleurs devenir le royaume du marketing grâce à sa faculté à créer des expériences immersives. Une occasion pour les marques, compagnies aériennes, chaines hôtelières… d’aller ferrer et/ou fidéliser le client. Certains ont par ailleurs évoqué une application des NFT aux programmes de fidélisation des compagnies aériennes. Alors bien sûr, tout cela est encore loin. Mais ne vous y trompez pas : des milliards sont en ce moment investis dans ces technologies. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Tout comprendre au web3

Vertigineux ou effrayant : le web3 est la hype du moment. Loin de vos préoccupations ? Assurément, mais déjà des idées de services appliqués au voyage d’affaires commencent à émerger.

Web1, web2

Le web1 est l’internet qu’on a connu jusqu’en 2005, un web statique, principalement consultatif, dépourvu d’interactions pour les utilisateurs. Le web2 est celui qu’on connait aujourd’hui, participatif, qui permet de créer du contenu, c’est l’internet des réseaux sociaux. 

Web3

Construit à partir de la technologie blockchain, le web3 est une version décentralisée du web actuel, destinée à redonner le pouvoir et la propriété à l’utilisateur (notamment sur ses données personnelles). Les défenseurs du web3 soutiennent que les plateformes en ligne sont trop centralisées et contrôlées par une poignée de sociétés, les GAFAM.

Blockchain

Il s’agit d’une sorte de registre qui contient la liste de tous les échanges effectués entre utilisateurs. Ce registre est décentralisé (c’est-à-dire stocké sur les serveurs de ses utilisateurs), sans organe de contrôle, et très sécurisé. La blockchain permet à ses utilisateurs de partager des données sans intermédiaire.

NFT

C’est l’acronyme de Non Fungible Token, jeton non fongible en français. Il désigne un objet numérique auquel est attaché un certificat d’authenticité, stocké sur une blockchain. Dans le monde physique, il y a des biens fongibles, c’est-à-dire substituables (on peut remplacer une pièce de 1 euro par une autre pièce de 1 euro), et des biens non fongibles (une œuvre d’art est unique et ne peut être remplacée par une autre œuvre). Dans le monde numérique, cette distinction est désormais possible grâce au NFT. Ce dernier apporte à des objets numériques des caractéristiques propres aux objets physiques : rareté, unicité, propriété. 

Métaverse

C’est un monde numérique où vous pourriez mener une vie parallèle sans sortir de chez vous. Comme l’écrit un article du site France Info : « Danser en boîte de nuit avec ses amis sous la forme d’un avatar, gravir le sommet de l’Everest à travers un casque de réalité virtuelle, ou encore faire une réunion entre collègues dans un bureau numériquement reconstitué à l’identique… Le métaverse promet de repousser les limites du monde physique jusqu’à ce qu’univers réel et virtuel finissent par se confondre. » Attention, ce n’est pas une création de Facebook. Plusieurs entreprises travaillent sur le sujet dont Facebook.

Et donc ?

Le web3 promet donc aux utilisateurs de jouir d’interactions quasi réelles dans des mondes virtuels, d’acheter et vendre des biens numériques authentifiés (grâce aux NFT), avec une monnaie numérique (les cryptomonnaies), en toute sécurité et transparence (grâce à la blockchain). Le tout, sans aucun point de contrôle central et avec une propriété complète des données. Vertigineux ou effrayant ?

Et dans le voyage d’affaires ?

Evidemment, on commence à parler de la possibilité de tenir des réunions dans le métaverse qui permettrait des échanges plus vrais que nature. Les foires et salons sont aussi dans le viseur. Et bien sûr tout le secteur de l’événementiel qui, dans la continuité de la digitalisation accélérée par la pandémie, trouverait matière à nouvelles expériences. Le métaverse pourrait d’ailleurs devenir le royaume du marketing grâce à sa faculté à créer des expériences immersives. Une occasion pour les marques, compagnies aériennes, chaines hôtelières… d’aller ferrer et/ou fidéliser le client. Certains ont par ailleurs évoqué une application des NFT aux programmes de fidélisation des compagnies aériennes. Alors bien sûr, tout cela est encore loin. Mais ne vous y trompez pas : des milliards sont en ce moment investis dans ces technologies. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM