Liaisons interrégionales : le boom de l’avion

En plein débat sur la priorité donnée au train pour des raisons écologiques, l’avion connait une forte croissance sur les lignes reliant entre elles les régions françaises. 

Le chiffre est sans appel. Selon une étude réalisée par le cabinet Oxera pour l’Union des aéroports français (UAF), le trafic des lignes transversales (province/province) a augmenté de 72% entre 2010 et 2019, passant de 6 à 10 millions de passagers, alors que celui des lignes radiales (Paris/province) est en légère hausse de 5% sur la même période, aux alentours de 16 millions de passagers. 

La raison ? Elle tient dans les piètres performances du rail où il reste compliqué de se déplacer d’une région à l’autre alors que la SNCF concentre à 92% ses TGV sur la desserte de Paris. Les compagnies low cost l’ont bien compris : Easyjet, Ryanair et Volotea notamment multiplient les ouvertures sur ces liaisons interrégionales au moment où Air France les abandonne pour les donner à Transavia, sa filiale à bas coûts.

Pour Thomas Juin, le président de l’UAF interrogé par Les Echos, « le débat sur la concurrence entre le train et l’avion est l’arbre qui cache la forêt. Dans les faits, le report intermodal a déjà eu lieu. Les lignes sur lesquelles le train est plus pertinent ont déjà fermé et l’avion joue son rôle là où les autres offres de transport ne sont pas satisfaisantes ».

Entre 2010 et 2019, le nombre de lignes transversales offertes est passé de 111 à 168, soit une hausse de 51%, tandis que le nombre de lignes radiales a baissé de 5%, de 39 à 37. Une dynamique amplifiée par la crise du Covid, le trafic domestique ayant moins souffert que le trafic international. 

Et Thomas Juin, toujours cité par Les Echos, de conclure sur ces lignes transversales : « Le transport aérien est non seulement le mieux adapté, mais il sera aussi le premier mode de transport décarboné. A partir de 2024, 100% des émissions de CO2 des vols intérieurs devront être compensées et d’ici la fin de la décennie, on verra également arriver les premiers avions régionaux décarbonés ».

Le constructeur ATR notamment (mais d’autres aussi) travaillent en effet au lancement d’une nouvelle génération d’avions régionaux à hélices de 40 à 70 places, équipés de moteurs hybrides électriques, qui devraient permettre de réduite presque entièrement les émissions de CO2 dès 2030. Un vrai motif d’espoir.

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Les prix continuent de flamber

Les tarifs des déplacements professionnels poursuivent leur envolée. Et ils ne sont pas près de s’arrêter. 

L’inflation accélère. Selon l’Insee, elle s’est établie en France à 5,2% en mai sur un an, dépassant ainsi la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985. Dans le voyage d’affaires, les hausses sont encore plus prononcées. 

Depuis le début de l’année, au départ de la France, les tarifs des billets d’avion ont augmenté de 10% selon les derniers chiffres de la Direction générale de l’aviation civile. Par rapport à 2019, dernière année « normale » pour le transport aérien, la hausse des tarifs aériens frôle les 11%.

Dans le détail et toujours en comparaison de 2019, les prix ont augmenté de 13,5% sur le domestique et de 10,2% sur l’international. C’est le moyen-courrier qui tire les prix vers le haut alors que le long-courrier enregistre de fortes disparités : des hausses très accentuées sur l’Asie-Pacifique et l’Afrique du Nord et des augmentations plus contenues sur l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Quant au trafic, il poursuit son redressement, il était à 75% de ses niveaux de 2019 en avril, soit 5 points de plus qu’en mars. 

Aux Etats-Unis, l’envolée est encore plus spectaculaire. L’indice des tarifs aériens a augmenté de 33,3 % au cours de l’année écoulée, soit la plus forte hausse sur 12 mois depuis 1980. Pas de quoi freiner la demande selon les compagnies américaines qui tablent cet été sur un trafic supérieur à celui de 2019.

L’hôtellerie française suit une tendance identique. Le Figaro nous dit ainsi que « depuis la mi-mars, semaine après semaine, les prix des chambres sont systématiquement supérieurs à ceux de 2019 ». Une hausse assumée par exemple par Sébastien Bazin, le Pdg d’Accor. Le 20 mai dernier, lors de l’assemblée générale du groupe, il a appelé les gérants de ses établissements à « franchement augmenter leurs prix ». Au premier trimestre, le groupe hôtelier les a relevés de 3% en moyenne mais de 16% dans les marques haut de gamme. 

Le quotidien cite aussi Olivier Cohn, le directeur général de Best Western France (300 hôtels), qui confirme : « Chez nous, les prix moyens des chambres augmentent de 10 à 15% par rapport à 2019 ». Selon la journaliste, les clients acceptent cette hausse car « l’envie de voyager est très forte pour les touristes et ceux qui se déplacent par obligation professionnelle n’ont pas le choix. » Dans toute l’Europe, les tarifs hôteliers flambent, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne connaissant les plus fortes hausses.

Et le train dans tout ça ? Une bataille des chiffres oppose l’Insee à la SNCF raconte Le Figaro : « Selon l’Institut, le constat est sans appel : entre avril 2021 et avril 2022, le prix des billets de train a augmenté en moyenne de 14,6%. Et entre janvier et avril 2022, les prix ont bondi de 15,3%. » Pour la SNCF, la bonne année de référence est 2019, et là les prix auraient baissé de 7%. Sauf que la compagnie ferroviaire prend en compte les offres low cost des trains Ouigo qui ne cessent de prendre de l’ampleur. 

Une chose est sûre : le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, « prépare les esprits à une hausse du prix des billets de train en 2023 » rapporte La Tribune. Une hausse justifiée selon lui par la flambée des coûts de l’énergie et des travaux notamment. 

Quant à la location de voitures, le cycle infernal se poursuit. Selon Misterfly, qui compare les prix entre 170 loueurs dans 145 pays, la hausse du tarif moyen a progressé de 117% en deux ans ! 

Rien n’indique que les prix du voyage d’affaires se calmeront dans les prochains mois, bien au contraire. Travel managers et acheteurs vont devoir sacrément faire preuve d’adaptation et d’anticipation !

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Que vaut la nouvelle appli de la SNCF ?

Destinée à simplifier la vie des passagers, la nouvelle plateforme baptisée Connect doit remplacer à terme tous les sites et applications de la compagnie ferroviaire.

Tous les journaux ont platement annoncé le lancement le mardi 25 janvier de la nouvelle application de la SNCF. Un seul l’a vraiment testé : Le Figaro. Le journaliste François Deletraz est un peu le poil à gratter de la SNCF, toujours prompt à aller voir derrière la vitrine. Et pour attaquer son papier, le bonhomme ne prend aucun gant : « Et si la SNCF avait enfin compris que pour inciter les voyageurs à prendre le train, il faut avant tout en faciliter l’usage ? » 

Et de poursuivre : « La multiplication des supports (SNCF.com, Assistant SNCF, TGVpro, TGVInoui.sncf, oui.sncf…) avait fini par devenir un cauchemar pour les usagers, même rompus à l’usage du numérique». Le journaliste sait gré à la nouvelle direction « d’avoir pris la mesure de cette gabegie et des casse-têtes que cela occasionnait ». Ce sera la seule amabilité du papier. 

Dans un premier temps, SNCF Connect va regrouper oui.sncf et l’assistant SNCF. François Deletraz reconnaît une « plus grande simplicité d’utilisation et un moteur de recherche épuré ». Mais il note que subsistent encore des écueils. Le principal : « le fait que le transporteur et le distributeur du billet soient deux entités distinctes. Bien que la SNCF opère votre voyage, par exemple entre Paris et Lyon, le billet acheté sur SNCF Connect est émis par une agence de voyages de… la SNCF. Or, les agences de voyages n’ont pas le droit de toucher aux billets émis par d’autres agences de voyages. Par conséquent, si votre billet est émis par Trainline ou votre agence locale, vous ne pourrez toujours pas le modifier sur SNCF Connect. Les voyageurs d’affaires ont donc tout intérêt à garder, du moins dans un premier temps, l’application TGVpro, par exemple, pour effectuer leurs échanges ».

François Deletraz égrène d’autres blocages et conclut son article par un lapidaire : « Les informaticiens parviendront-ils à simplifier ce système, devenu complexe et confus à l’extrême ? La route risque d’être longue… ». Votre serviteur, qui a fait du train son deuxième bureau entre Nantes et Paris, est moins sévère. Certes, il reste du chemin à parcourir mais il faut reconnaître qu’il y a un premier effort de simplification et que l’appli est plutôt facile d’utilisation. C’est un premier pas. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Que vaut la nouvelle appli de la SNCF ?

Destinée à simplifier la vie des passagers, la nouvelle plateforme baptisée Connect doit remplacer à terme tous les sites et applications de la compagnie ferroviaire.

Tous les journaux ont platement annoncé le lancement le mardi 25 janvier de la nouvelle application de la SNCF. Un seul l’a vraiment testé : Le Figaro. Le journaliste François Deletraz est un peu le poil à gratter de la SNCF, toujours prompt à aller voir derrière la vitrine. Et pour attaquer son papier, le bonhomme ne prend aucun gant : « Et si la SNCF avait enfin compris que pour inciter les voyageurs à prendre le train, il faut avant tout en faciliter l’usage ? » 

Et de poursuivre : « La multiplication des supports (SNCF.com, Assistant SNCF, TGVpro, TGVInoui.sncf, oui.sncf…) avait fini par devenir un cauchemar pour les usagers, même rompus à l’usage du numérique». Le journaliste sait gré à la nouvelle direction « d’avoir pris la mesure de cette gabegie et des casse-têtes que cela occasionnait ». Ce sera la seule amabilité du papier. 

Dans un premier temps, SNCF Connect va regrouper oui.sncf et l’assistant SNCF. François Deletraz reconnaît une « plus grande simplicité d’utilisation et un moteur de recherche épuré ». Mais il note que subsistent encore des écueils. Le principal : « le fait que le transporteur et le distributeur du billet soient deux entités distinctes. Bien que la SNCF opère votre voyage, par exemple entre Paris et Lyon, le billet acheté sur SNCF Connect est émis par une agence de voyages de… la SNCF. Or, les agences de voyages n’ont pas le droit de toucher aux billets émis par d’autres agences de voyages. Par conséquent, si votre billet est émis par Trainline ou votre agence locale, vous ne pourrez toujours pas le modifier sur SNCF Connect. Les voyageurs d’affaires ont donc tout intérêt à garder, du moins dans un premier temps, l’application TGVpro, par exemple, pour effectuer leurs échanges ».

François Deletraz égrène d’autres blocages et conclut son article par un lapidaire : « Les informaticiens parviendront-ils à simplifier ce système, devenu complexe et confus à l’extrême ? La route risque d’être longue… ». Votre serviteur, qui a fait du train son deuxième bureau entre Nantes et Paris, est moins sévère. Certes, il reste du chemin à parcourir mais il faut reconnaître qu’il y a un premier effort de simplification et que l’appli est plutôt facile d’utilisation. C’est un premier pas. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

SNCF : le coup de pouce à Trenitalia

En faisant grève pour les vacances de Noël, les syndicats de la SNCF font une publicité inespérée pour le concurrent Trenitalia.

« A nous de vous faire préférer Trenitalia » semblent dire les syndicats de la SNCF qui ont déposé un préavis de grève pour le premier week-end des vacances de Noël sur l’axe sud-est notamment. Une grève qui tombe en effet au moment même où l’opérateur italien inaugure samedi 18 décembre sa ligne Paris-Lyon-Milan en passant par Chambéry et Modane ! Inutile aussi de préciser que le Paris-Lyon est la ligne à grande vitesse la plus fréquentée et la plus rentable, avec 55 millions de voyageurs en 2019 dont 30% de lucratifs voyageurs d’affaires.

Le journal La Tribune rapporte les propos du Pdg de la SNCF, qu’il a tenu au Club de l’économie du Monde mardi 14 décembre. Ne comprenant pas ce mouvement de grève, il a lancé : « Pour moi, l’année 2022 sera l’année de la qualité de service au client ferroviaire. » C’est mal parti.

Et ce n’est pas la meilleure façon de séduire les entreprises, l’argument écologique risquant de se fragiliser devant le manque de fiabilité récurrent de la SNCF lié aux mouvement sociaux. A ce compte-là, l’avion a encore de beaux jours devant lui, d’autant que Les Echos nous apprennent hier que la règle française qui interdit l’avion sur les liaisons intérieures desservies par le train en moins de 2h30 est remise en cause par Bruxelles ! 

Le quotidien économique explique : « (…) Pour être légale, une telle mesure doit être compatible avec les principes de proportionnalité et d’efficacité. Or les quatre lignes aériennes françaises concernées par cette interdiction – Bordeaux/Orly, Lyon/Orly, Nantes/Orly et Marseille/Lyon -, ne représentent que 55.000 tonnes de CO2 par an, soit 0,23 % des émissions du transport aérien en France, 0,04 % de celles du secteur des transports et 0,02 % des émissions totales de la France. Pas de quoi régler le problème du changement climatique. D’autant qu’Air France compense l’intégralité des émissions de CO2 de ses vols intérieurs. »

Ce mouvement social tombe au plus mauvais moment pour la SNCF qui a perdu 3 milliards d’euros en 2020 après 800 millions en 2019 à cause des grèves liées à la réforme des retraites. Heureusement, la compagnie ferroviaire a reçu 4,7 milliards d’euros de l’Etat dans le cadre du plan de relance. Un ancien magistrat de la Cour des Comptes avait calculé que la SNCF coûtait chaque année à chacun des 16,6 millions de foyers fiscaux imposables la bagatelle de 900 euros. Cela ne va pas s’arranger. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

OFFRE PROMOTIONNELLE SUR LA CARTE LIBERTÉ

 Du 7 septembre au 4 octobre 2021

(1) ) Prix TTC pour tout achat ou renouvellement d’une carte de réduction Liberté pour les entreprises sous contrat SNCF. Offre valable du 7 septembre au 4 octobre 2021 inclus. Date d’activation de la carte possible jusqu’à 5 mois après la date d’achat. Offre non cumulable avec toute autre promotion en cours et bonus de renouvellement de la carte Vente et informations en bornes libre-service, dans les gares, boutiques SNCF, oui.sncf,  par téléphone au 3635 (service gratuit + prix appel), auprès des agences de voyages agréées SNCF. Tarif en vigueur 379€ hors promotion pour les entreprises sous contrat. Amortissement constaté sur les principales destinations TGV INOUI sur la base des tarifs Pro 2de et Business Première, période de pointe au 31/12/2018.

(2) Offre réservée aux titulaires de la carte Liberté. Tarif unique correspondant à une réduction calculée de 45% en 1re et de 60% en 2de classe, hors prestation supplémentaire payante, sur le tarif Business Première sur les trains à réservation obligatoire de TGV INOUI et INTERCITÉS (hors OUIGO et INTERCITÉS 100% ECO). Sur les trains INTERCITÉS sans réservation obligatoire la réduction est de 50 % calculée sur le tarif normal de la classe empruntée. Les conditions d’application sur TER sont de la responsabilité des autorités organisatrices et sont disponibles sur les sites Internet TER.

(3) Dans les trains TGV INOUI France – Luxembourg, TGV INOUI Paris – Fribourg en Brisgau, TGV INOUI France-Italie et DB-SNCF en coopération la réduction est de 45 % en 1ère classe ou 60% en 2nde classe par rapport au tarif Business Première (tarif Liberté prima sur TGV France-Italie). Sur les trains TGV Lyria la réduction est de 40% minimum en Business 1ère sur le tarif Business 1ère et 60% en classe Standard calculée sur le tarif STANDARD.

(4) Billet échangeable sans frais jusqu’à 30 minutes après départ. Billet remboursable sans frais jusqu’à 30 minutes après départ dans les gares et boutiques de la localité de départ. A partir de 30 minutes avant départ, le nombre d’échange est limité à 2 et les échanges sont restreints à un autre train du jour et pour un trajet comprenant le trajet initial. Les billets échangés à partir de 30 minutes avant le départ sont non remboursables.

(5) Dans les trains TGV INOUI France, INTERCITÉS et TER. Les conditions d’application sur TER sont de la responsabilité des autorités organisatrices et sont disponibles sur les sites Internet TER.

(6) Réduction de 8% calculée sur le tarif Pro Seconde valable du 07/09/2021 au 04/10/2021 pour des voyages du 07/09/2021 au 11/12/2021.

Choisir TGV INOUI, c’est agir pour la planète !

TGV INOUI est l’unique façon de faire baisser son empreinte carbone pour les déplacements longues distances en France et en Europe.

 

Quelques exemples de destinations

Le TGV représente 10% du transport de personnes en France et  seulement 0.6% des émissions.

TGV INOUI s’engage contre le réchauffement climatique via un bilan carbone réduit, son implication au service de la transition énergétique et de l’économie circulaire.

Retrouvez toutes les actions de TGV INOUI sur sncf.com.

Optimisez les déplacements en voyageant de centre-ville à centre-ville avec TGV INOUI, en disposant d’un temps utile** pour travailler à bord et profitez de nos services tout en gardant le réflexe GREEN.

En effet, nous réduisons notre empreinte environnementale de nos services :

 

*Prix par trajet avec la carte Liberté en 2nde classe.

**Emissions carbone d’un voyageur en kg en fonction du mode de transport/ Le temps utile correspond au temps dont dispose le voyageur pour occuper son temps. Sources : ADEME – mai 2020. Comparaison des émissions de gaz à effet de serre (GES) exprimées en CO2 équivalent (CO2e) rapportées au voyageur.km pour le train TGV (consommation d’énergie de traction), avion court courrier et valeur moyenne voiture longue distance. Valeurs issues de la Base Carbone ADEME, dans le volet Données de l’article L1431.3 du code des transports – Information GES des prestations de transport.

*** Suspendu jusqu’à nouvel ordre en raison de la crise sanitaire.

Eurostar menacé de faillite

Eurostar menacé de faillite
La pandémie a plongé la société franco-ferroviaire dans une situation dramatique.
Le lien terrestre entre la France et l’Angleterre va-t-il survivre au Covid-19 ? Jacques Damas, le directeur général d’Eurostar, est très pessimiste : « une cessation de paiement, quand on aura brûlé tout notre cash, est possible quelque part dans le deuxième trimestre », a-t-il expliqué à l’AFP. Avant de poursuivre : « On est à 5% du chiffre d’affaires depuis le 1er avril 2020. » Avec un trafic en baisse de 85%.
Depuis début janvier, explique La Tribune (Lire ici), la compagnie transmanche ne fait plus circuler quotidiennement qu’un aller-retour entre Londres et Paris et un Londres-Bruxelles-Amsterdam, vides à 80%.
Pour Jacques Damas, Eurostar « souffre davantage que les compagnies aériennes à cause du cumul des règles sanitaires définies par les différents pays desservis, Grande-Bretagne, France, Belgique et Pays-Bas. »
Seule une aide des Etats pourra empêcher l’inéluctable. Mais le gouvernement britannique se fait tirer l’oreille, comme le raconte Le Monde (Lire ici). Pourquoi ? « Car Eurostar est une filiale britannique de la SNCF, à 55 %, et de la compagnie ferroviaire belge (5 %). Le Royaume-Uni a vendu sa participation de 40 % en 2015 à la Caisse des dépôts du Québec et à un fonds d’infrastructure britannique, Hermes. Ces actionnaires ont déjà injecté 200 millions d’euros, mais ce ne sera pas suffisant. D’où l’appel à l’aide. Boris Johnson l’entendra-t-il ? Dans un éditorial au vitriol, le Financial Times lui conseille de ne pas bouger. Selon lui, l’entreprise a coûté cher au contribuable britannique, et l’Etat, en vendant, s’est privé des dividendes confortables qui ont commencé à être versés peu après. De plus, il ne s’agit pas d’une infrastructure, comme le tunnel lui-même, et la société pourrait donc être facilement remplacée si elle venait à défaillir. »
Et Philippe Escande, l’éditorialiste du Monde, de prédire : « Eurostar sera sauvé mais, comme pour le Brexit, il faudra attendre la dernière minute. »
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Vers une plus grande flexibilité dans les transports

Vers une plus grande flexibilité dans les transports

Rendre les échanges de billets plus faciles : et si les passagers y prenaient goût ?

C’est la question que pose le très bon article du Figaro publié le 9 décembre dernier (Lire ici). « Pouvoir changer de billet, dit l’auteur François Delétraz, est en effet un réel avantage et les conditions restrictives sont un frein à l’achat. Un fait rendu d’autant plus évident par la crise de la Covid, ce que les transporteurs ont fini par reconnaître, bien malgré eux. »

Et de s’interroger : « Lesquels d’entre eux resteront les plus souples et lesquels oseront à nouveau les pénalités ? L’avenir nous le dira. » Pour les transporteurs, l’avantage de la pénalité est évident : il est dissuasif et facilite l’exploitation.

Pour le passager en revanche, c’est une vraie contrainte car il faut « passer par de nombreuses et laborieuses manipulations pour changer de vol ou de train » et c’est en plus une source de tension : « vendre un billet à prix fort parce que l’on est à trois jours du départ alors que le vol ou le train est vide fait partie de ces aberrations incompréhensibles par les voyageurs. »

François Delétraz en est convaincu : tous les transporteurs, aériens ou ferroviaires, vont être obligés de revoir le yield management : « une simplification générale du système va s’imposer. » Mais cela ne se fera pas sans résistance : « en interne, les services de yield management s’opposent farouchement à cette évolution. On les comprend : c’est leur raison d’être qui est remise en cause. »

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM