Budget hôtels : tension maximale

L’inflation dans l’hôtellerie ne se calme pas vraiment, en Europe surtout, imposant aux acheteurs et aux travel managers de trouver de nouvelles parades.

Savez-vous comment les pros du voyage d’affaires anglo-saxon désignent un appel d’offres, request for proposal (RFP) en anglais ? Ils jouent sur l’acronyme et l’appellent « right f…..g pain », une « p….n de douleur » ! Jamais dans l’histoire récente du business travel la négociation hôtelière n’avait mérité un tel surnom tant la hausse des tarifs a pris des proportions inédites.

Et l’inflation hôtelière ne semble pas devoir se détendre en dépit des prévisions modérées de certains observateurs, jusque-là démenties par les faits. Pour 2024, Amex GBT estime ainsi que les prix des hôtels augmenteront de 11% à Paris, 9,5% à Lyon, 10,8% à Amsterdam, 9,1% à Londres… On est loin de l’apaisement espéré, d’autant que se profile le triplement de la taxe de séjour dans les hôtels de la région parisienne dès le 1er janvier prochain.

Les hôtels profitent-ils de la situation ? Oui et ils ne s’en cachent pas. Cité par The Company Dime dans un excellent article, le pdg de Hilton, Chris Nassetta, déclare : « Nous insistons beaucoup sur les prix parce que nous sommes dans un environnement très inflationniste. Si l’on se place du point de vue de l’optimisation des revenus, continuer à pousser les prix est la bonne stratégie, quitte à entamer nos taux d’occupation ». 

Elie Mahlouf, Pdg de IHG (InterContinental Hotels Group), précise : « Nous avons actuellement la possibilité de modifier la composition de notre clientèle et de choisir des clients privilégiés qui sont prêts à payer des tarifs plus élevés et à rester plus longtemps ». En clair, les voyageurs d’affaires ne sont pas les meilleurs clients pour la rentabilité des hôtels, contrairement à la clientèle loisirs, en plein boom. Sans compter la très bonne santé du MICE qui, selon Tammy Routh, VP ventes monde de Marriott, « vient aussi et très fortement concurrencer le voyage d’affaires individuel ».

Les travel managers sur le qui-vive

Une situation qui ne manque pas de préoccuper les travel managers. Steven Van Overmeiren, directeur des voyages monde du cabinet d’avocats Baker McKenzie, confirme : « D’une manière générale, la pression sur les tarifs augmente, même si elle ne sera pas aussi forte qu’en 2023 ». D’après un récent sondage réalisé par la société américaine Tripbam (qui propose un audit automatisé et permanent des tarifs hôteliers), 56% des 200 acheteurs interrogés s’attendaient à ce que le poste hôtelier soit le plus difficile à négocier au cours des deux prochaines années.

Un exemple de cette tension : des acheteurs et des travel managers se plaignent des réponses à des appels d’offres qui débutent systématiquement par une forte augmentation des tarifs, comme le racontait récemment un article de Business Travel News : « Cela ne montre clairement pas une volonté de partenariat ni de dialogue ». De l’autre côté de la barrière, et dans le même reportage, les hôteliers regrettent que les appels d’offres ne s’appuient pas (ou peu) sur de solides données de volume. 

Alors que faire ? Il y a bien sûr les conseils habituels en de pareilles circonstances : réduire son nombre de fournisseurs, négocier des tarifs fixes dans les hôtels les plus fréquentés par ses voyageurs (sans oublier d’obtenir dans ces établissements des conditions LRA, last room availability, qui permettent de réserver la dernière chambre disponible d’un hôtel au tarif négocié), privilégier les prix dynamiques dans les autres hôtels, consolider les dépenses voyages d’affaires et MICE…

Des nouveaux types de partenariat

Et quoi d’autre ? Face à l’inflation, certaines entreprises commencent à faire un pas de côté et mettent en avant d’autres arguments comme le relate The Company Dime. C’est le cas de Makiko Barrett, directrice des achats voyages de la société Automation Anywhere, qui témoignait lors de la convention annuelle de la GBTA en août dernier : « En ce moment, je ne me concentre pas trop sur les remises éventuelles, j’essaie plutôt de tirer un parti maximum des partenariats avec les hôtels ». 

En clair, une expérience sûre, sécurisée, sans friction et confortable dans un établissement soucieux de l’environnement n’est-elle pas aussi importante, voire davantage, que le tarif pratiqué ? 

Cité par le journaliste, Scott Gillespie, le fameux consultant de tClara, voit ici un changement fondamental dans les approches d’achat voyages : « Il semble que la fonction achat ait désormais la permission d’élargir ses sources de valeur à autre chose que les coûts ». 

T.J Blue, travel manager d’IBM, est d’accord : « Le tarif négocié n’est pas toujours égal au coût final. Les plus grandes opportunités d’économies concernent aujourd’hui les coûts en aval de la conformité de la politique voyages, du comportement voyageurs… qui sont souvent ignorés. Or les frictions du voyage, le bien-être, la durabilité et la production de carbone ont une valeur qui doivent faire partie de la stratégie achat et de la négociation fournisseurs ». 

Voilà qui ouvre en tous cas de nouvelles perspectives pour la gestion de ce budget hôtel sous pression, des pratiques d’ailleurs que l’on voit aussi poindre lors des négociations des dépenses aériennes. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Hôtels : gare aux accords de chaînes !

Dans certains cas, les accords signés avec une chaîne hôtelière entraînent des coûts supplémentaires et diminuent le pouvoir d’achat des acheteurs. 

Une mise en garde utile et salvatrice. Pauline Robin, senior director de Roomlt CWT, a récemment publié une tribune dans The Company Dime sur un des points faibles mais récurrents de certains programmes hôteliers : les accords de chaîne. 

Rappelons d’abord un principe de base des programmes hôtels : les acheteurs négocient généralement avec des établissements individuels et stratégiques sur des marchés clés où les voyageurs de l’entreprise se rendent régulièrement et fréquemment. Ces hôtels proposent des tarifs et des équipements compétitifs en échange de parts de marché et de volumes importants. 

S’y ajoutent des accords portant sur l’ensemble d’une chaîne hôtelière afin de couvrir géographiquement les endroits où aucun établissement privilégié n’a été négocié. Première fragilité : censées combler des besoins secondaires, ces négociations sont souvent gérées de façon moins stratégique alors que la sélection des établissements individuels préférés est étudiée avec soin. Résultat : l’entreprise empile un trop grand nombre de chaînes hôtelières dans son programme. 

Pauline Robin s’est concentrée sur un échantillon de 25 entreprises clientes de CWT Roomlt dont les dépenses hôtelières s’élèvent en moyenne à 35 millions de US$ par an. Elle a compté une moyenne de six accords de chaîne par client et un maximum de 15 ! Sachant que ces entreprises négocient environ 200 établissements préférés pour l’année, et qu’un accord de chaîne peut ajouter des milliers d’hôtels, le portefeuille total devient vite impressionnant. 

Mais surtout, là où le bât blesse, ces chaînes comprennent inévitablement des hôtels situés aux mêmes endroits que les établissements préférés, créant ainsi une concurrence de fait en volume et en part de marché. 

Sur les 25 programmes hôteliers étudiés, 67% des dépenses de chaînes effectuées au premier trimestre 2022 l’ont été sur des marchés où l’entreprise disposait déjà d’hôtels individuels préférés. Ces derniers ont vu donc leur échapper 21% du volume total dépensé dans leur périmètre. Non seulement l’entreprise perd ainsi en pouvoir de négociation mais la nuit en « hôtel de chaîne » coûte 10,50 US$ de plus que celle en hôtel préféré. 

Ces accords de chaîne valent-ils au moins la peine là où l’entreprise n’a pas d’accord avec un établissement préféré ? Même pas ! L’économie moyenne par nuit est de 0,40 US$ par rapport aux tarifs du marché. Insignifiant ! 

Au final, Pauline Robin recommande notamment de ne pas avoir plus de deux contrats de chaîne, avec des relations solides et des contrats serrés négociés autour de la couverture requise. A bon entendeur !

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Adagio innove et s’engage dans la réflexion design pour un mobilier hôtelier plus vertueux

UN NOUVEAU PRINCIPE DE MOBILIER

Fort des constats de l’évolution démographique et de la tension immobilière dans les grandes métropoles mondiales, de la nécessité d’une prise de conscience écologique hôtelière, de l’impact néfaste environnemental de la surconsommation générale et de l’évolution des usages clients (télétravail), Adagio, leader européen de l’appart’hôtellerie, s’engage dans la réflexion d’un mobilier hôtelier innovant et durable.

Une prise de responsabilité légitime en tant que spécialiste de l’hébergement urbain tout équipé. Adagio démontre une nouvelle fois son adaptabilité au tempo d’une société en mouvement en repensant les usages, l’impact et le design de son mobilier. Pour mener à bien cette réflexion Adagio a choisi de se rapprocher de Thomas Delagarde, jeune designer récemment diplômé de l’école Camondo, et son Studio éponyme, agence de design produit apportant un regard nouveau autour de l’écoconception et des nouveaux usages.

Elena Apiou, responsable du Design Adagio, se réjouit de ce nouveau projet : « En tant qu’acteur majeur de l’hospitality et exploitant de nombreux bâtiments, il est de la responsabilité d’Adagio de se remettre en question et de contribuer à une économie plus vertueuse. C’est, entre autres, la façon d’aménager et de meubler nos appartements qu’il nous faut repenser aujourd’hui. A travers ce projet, nous challengeons la durabilité de notre produit, sa conception, son devenir en fin de vie mais aussi la façon dont on consomme le mobilier. C’est une démarche assez innovante pour nous. »

OBJECTIFS DE CETTE REFLEXION ET COLLABORATION

Adagio & Thomas Delagarde Studio

Le Design est par essence une discipline de remise en question, de challenge du statu quo. Aussi, en va-t-il des missions et de la responsabilité du département design d’Adagio de penser autrement l’aménagement des espaces. Comment aménager et rénover de façon responsable ? Comment upcycler et consommer moins de mobilier ? Comment intégrer l’économie circulaire ? Comment penser à la fin de vie d’un concept design ? Le tout en répondant aux contraintes d’espaces urbains et aux contraintes économiques.

Autant de questions et d’enjeux sur lesquels l’équipe design Adagio travaille et réfléchit au quotidien, aux côtés de designers, concepteurs, fabricants…

Avec Thomas Delagarde, Adagio souhaite favoriser une consommation plus responsable du mobilier. Ensemble ils ont donc réfléchi à un nouveau principe de mobilier hôtelier qui s’appuie sur 3 leviers :

– Opter pour un mobilier multi-usages

– Mutualiser le mobilier

– Assurer la durabilité et la transformation du mobilier produit.

 

Ce nouveau principe de mobilier repose sur deux formats de modules de base (un bas, un haut), sur lesquels viennent se fixer des accessoires apportant une vraie fonctionnalité à l’ensemble. Le résultat : un mobilier résolument vertueux et playful, en parfaite adéquation avec l’ADN d’Adagio… à découvrir lors de la Paris Design Week, du 7 au 12 septembre 2022, sur l’espace Intramuros !

A propos d’Adagio :

Issu en 2007 de la joint-venture entre les groupes Accor et Pierre & Vacances Center Parcs, Adagio est leader européen sur le marché de l’appart’hôtellerie et présent sur 4 continents avec plus de 120 adresses. Les appartements tout équipés et les espaces communs conviviaux répondent à une attente croissante des voyageurs aspirant à la fois à plus d’indépendance et de liberté et à davantage de services et d’offres sur-mesure. Urbaines et en centre-ville, les trois gammes, Adagio access – le confort 3 étoiles au meilleur prix -, Adagio – des aparthotels contemporains au confort 4 étoiles – et Adagio premium – le haut-de-gamme 5 étoiles – s’adressent aussi bien aux voyageurs d’affaires qu’à ceux alliant business et loisirs. L’offre est idéale pour les moyens et longs séjours, et avec la dégressivité tarifaire à partir de la 4ème nuit, plus vous restez moins vous payez ! Adagio s’adapte au tempo d’une société en mouvement pour un nouvel art de vivre la ville convivial et responsable.

La qualité de service pointée du doigt

La pénurie de personnel chez les fournisseurs dégrade le service. Le sujet est d’autant plus sensible que le prix des voyages d’affaires s’envole. 

Pour l’instant, les travel managers et les acheteurs font preuve de compréhension. Mais l’effet ciseaux, redoutable, pourrait rapidement entamer leur patience car la baisse de la qualité du service se double d’une flambée inédite des prix. 

A l’arrêt ou quasiment pendant deux ans, de nombreux fournisseurs ont licencié ou perdu du personnel et se retrouvent en sous-effectif alors que la reprise des déplacements professionnels accélère. Et quand ils arrivent par bonheur à recruter, c’est du personnel souvent junior, inexpérimenté et non formé. Inévitablement, la qualité du service en pâtit. 

Dans les TMC américaines, la situation est très tendue raconte The Company Dime. Les histoires s’accumulent sur des temps d’attente interminables ou sur des agents de voyages ne répondant jamais aux appels ou aux courriels. Des travel managers chevronnés décrivent « une situation sans précédent ».

Une certaine indulgence semble toutefois l’emporter encore. Sheila Kittle, directrice mondiale des voyages chez Jabil, un fabricant américain de circuits électroniques de 200 000 salariés, est plutôt magnanime : « Notre volume de réservations a augmenté de plus de 300% d’une année sur l’autre, il est difficile pour toute TMC d’y faire face rapidement, elles font du mieux qu’elles peuvent ». Sa solution ? « Adapter notre programme voyages et l’état d’esprit de nos voyageurs. Je ne veux pas dire diminuer leurs attentes mais leur donner des attentes réalistes ».

Pour Andrew Menkes, un consultant américain, la situation va mettre du temps à se normaliser : « Les TMC auront du mal dans les mois à venir à respecter un accord de niveau de service lié notamment à la réactivité et à la rapidité ». En France, certains travel managers témoignent aussi d’une certaine tension mais avec toutefois moins d’acuité et les TMC sont aussi nombreuses à reconnaître des vraies difficultés à recruter.

Mais c’est dans l’hôtellerie-restauration que la situation est sans doute la plus critique. « La pénurie de main d’œuvre pénalise doublement le secteur, écrit la journaliste Mathilde Visseyrias dans son article paru dans Le Figaro le 29 mai. D’abord, elle nuit à la qualité de service : les clients sont de plus en plus souvent déçus, l’attente trop longue avant même de pouvoir commander et le service hésitant. Ensuite, elle oblige les professionnels à limiter l’activité. Des hôtels ferment des étages entiers, proposent un service dégradé ».

Aux Etats-Unis, Christopher Nassetta, le Pdg de Hilton, cité dans The Company Dime, affirme que la situation s’améliore mais il prévient : « Nous devons restaurer davantage de services car sinon nous allons compromettre notre capacité à continuer d’augmenter les tarifs ». De leur côté, les entreprises veulent davantage de garanties. La compagnie pétrolière Chevron a entamé des discussions préliminaires sur les tarifs pour 2023 et les niveaux de services sont plus que jamais un point de discussion. Plus largement, selon The Company Dime, les entreprises américaines souhaitent garantir contractuellement la meilleure expérience possible pour leurs voyageurs. 

Pas forcément une bonne idée pour Donna Brokowski, vice-présidente de la TMC Direct Travel, pour qui la mesure du service reste un exercice complexe et aléatoire. En revanche, elle défend l’idée que le sourcing continu des hôtels et l’abandon des appels d’offres trop rigides permettent de pallier les défaillances du service : « Grâce aux commentaires de vos voyageurs, à condition bien sûr de les recueillir, vous pouvez rapidement et de façon souple délaisser un hôtel au profit d’un autre établissement ». 

Autre gros point de friction pour les voyageurs : le transport aérien. Dans de nombreux aéroports du monde entier, c’est la pagaille, faute encore de personnel suffisant, et la haute saison touristique qui approche va empirer la situation. Aux Etats-Unis, l’indice de satisfaction des voyageurs à l’égard du transport aérien, mesurée par J.D Power, a brutalement chuté en raison de l’attente aux aéroports et de l’envolée des prix des billets.

Qualité de service défaillante et hausse des prix ne font pas bon ménage. Travel managers et acheteurs vont devoir porter une attention très particulière sur ces sujets à l’heure où le bien-être de leurs voyageurs est une priorité.

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Les prix continuent de flamber

Les tarifs des déplacements professionnels poursuivent leur envolée. Et ils ne sont pas près de s’arrêter. 

L’inflation accélère. Selon l’Insee, elle s’est établie en France à 5,2% en mai sur un an, dépassant ainsi la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985. Dans le voyage d’affaires, les hausses sont encore plus prononcées. 

Depuis le début de l’année, au départ de la France, les tarifs des billets d’avion ont augmenté de 10% selon les derniers chiffres de la Direction générale de l’aviation civile. Par rapport à 2019, dernière année « normale » pour le transport aérien, la hausse des tarifs aériens frôle les 11%.

Dans le détail et toujours en comparaison de 2019, les prix ont augmenté de 13,5% sur le domestique et de 10,2% sur l’international. C’est le moyen-courrier qui tire les prix vers le haut alors que le long-courrier enregistre de fortes disparités : des hausses très accentuées sur l’Asie-Pacifique et l’Afrique du Nord et des augmentations plus contenues sur l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Quant au trafic, il poursuit son redressement, il était à 75% de ses niveaux de 2019 en avril, soit 5 points de plus qu’en mars. 

Aux Etats-Unis, l’envolée est encore plus spectaculaire. L’indice des tarifs aériens a augmenté de 33,3 % au cours de l’année écoulée, soit la plus forte hausse sur 12 mois depuis 1980. Pas de quoi freiner la demande selon les compagnies américaines qui tablent cet été sur un trafic supérieur à celui de 2019.

L’hôtellerie française suit une tendance identique. Le Figaro nous dit ainsi que « depuis la mi-mars, semaine après semaine, les prix des chambres sont systématiquement supérieurs à ceux de 2019 ». Une hausse assumée par exemple par Sébastien Bazin, le Pdg d’Accor. Le 20 mai dernier, lors de l’assemblée générale du groupe, il a appelé les gérants de ses établissements à « franchement augmenter leurs prix ». Au premier trimestre, le groupe hôtelier les a relevés de 3% en moyenne mais de 16% dans les marques haut de gamme. 

Le quotidien cite aussi Olivier Cohn, le directeur général de Best Western France (300 hôtels), qui confirme : « Chez nous, les prix moyens des chambres augmentent de 10 à 15% par rapport à 2019 ». Selon la journaliste, les clients acceptent cette hausse car « l’envie de voyager est très forte pour les touristes et ceux qui se déplacent par obligation professionnelle n’ont pas le choix. » Dans toute l’Europe, les tarifs hôteliers flambent, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne connaissant les plus fortes hausses.

Et le train dans tout ça ? Une bataille des chiffres oppose l’Insee à la SNCF raconte Le Figaro : « Selon l’Institut, le constat est sans appel : entre avril 2021 et avril 2022, le prix des billets de train a augmenté en moyenne de 14,6%. Et entre janvier et avril 2022, les prix ont bondi de 15,3%. » Pour la SNCF, la bonne année de référence est 2019, et là les prix auraient baissé de 7%. Sauf que la compagnie ferroviaire prend en compte les offres low cost des trains Ouigo qui ne cessent de prendre de l’ampleur. 

Une chose est sûre : le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, « prépare les esprits à une hausse du prix des billets de train en 2023 » rapporte La Tribune. Une hausse justifiée selon lui par la flambée des coûts de l’énergie et des travaux notamment. 

Quant à la location de voitures, le cycle infernal se poursuit. Selon Misterfly, qui compare les prix entre 170 loueurs dans 145 pays, la hausse du tarif moyen a progressé de 117% en deux ans ! 

Rien n’indique que les prix du voyage d’affaires se calmeront dans les prochains mois, bien au contraire. Travel managers et acheteurs vont devoir sacrément faire preuve d’adaptation et d’anticipation !

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

Adagio : Nouvelles ouvertures et nouveaux concepts pour le leader européen de l’appart’hôtellerie

122 aparthotels et bien d’autres à venir !

Adagio accélère son développement en France et à l’international.

Après deux années mouvementées, l’ambition de développement des Aparthotels Adagio reste forte. Adagio c’est 3 marques, 122 aparthotels et près de 14 000 appartements répartis dans 13 pays diff­érents. La marque prévoit de doubler son portfolio avec plus de 220 aparthotels dans le monde d’ici 2025, un challenge ambitieux pour lequel Adagio a déjà démontré son talent.

L’année passée, l’enseigne a battu les records avec l’ouverture de 10 nouveaux sites, répartis dans 5 pays. Adagio continue sur sa lancée en devenant le partenaire officiel du célèbre London Stadium, avec le nouvel aparthotel 4 étoiles, Adagio London Stratford, et ses 136 appartements indépendants. Adagio a su se développer de façon magistrale grâce notamment à l’introduction de concepts innovants, qui répondent aux nouvelles attentes des voyageurs.

Coliving by Adagio : Le nouveau concept de grands appartements à partager

Dans la continuité de sa stratégie de développement et de modernisation, Adagio propose un mode d’hébergement hybride, entre l’hôtellerie et le résidentiel, en adéquation avec l’évolution des usages : LE COLIVING.

Adagio s’ouvre à de nouvelles opportunités et lance une offre complémentaire : de nouveaux espaces de vie destinés à une clientèle d’affaires ou loisirs, ayant besoin de se réunir ou de se déplacer à plusieurs. Le concept de Coliving d’Adagio s’apparente à un grand appartement partagé composé de 4 à 6 chambres avec en prime, une forte dimension servicielle d’hôtellerie.  

Le Coliving propose aux clients une expérience clé en main conviviale. Tout est mis en commun, tout en respectant l’intimité de chacun et, en permettant de s’isoler le moment venu dans des chambres agencées en bulles d’intimité. Adagio souhaite pouvoir étendre rapidement le Coliving à l’ensemble de son réseau national et international.

Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez le Coliving et explorez l’appartement !

Adagio et Monoprix s’associent pour proposer « Tout sous le même toit »

Adagio, leader européen des aparthotels, et Monoprix, leader français du commerce de centre-ville, se sont associés pour partager avec les voyageurs leur vision commune du bien vivre en ville et du plaisir de vivre à la française ; une collaboration singulière dans le monde de l’hôtellerie.

Animés par des valeurs et une ambition commune, Adagio et Monoprix se donnent pour mission de simplifier la vie des voyageurs urbains à travers une collaboration singulière dans le monde hôtelier, valorisant art de vivre en ville et services de proximité. Une offre transversale innovante tant pour la marque Monoprix qui, par ce partenariat développe une nouvelle activité, que pour Adagio qui fait entrer dans ses murs une enseigne référente du quotidien des urbains.

Adagio et Monoprix proposent une nouvelle expérience urbaine en offrant aux voyageurs des produits adaptés à leurs besoins et à leurs nouveaux modes de vie. Cette promesse se matérialise au travers d’une offre pensée pour faciliter la vie quotidienne des voyageurs grâce à une sélection de produits iconiques Monoprix « comme à la maison » (art de la table, décoration, hygiène et alimentation). 

En s’associant à l’enseigne Monoprix, la marque d’Aparthotels Adagio fait ainsi entrer près d’une vingtaine de références au cœur de 80 aparthotels et étoffe l’offre de ses épiceries, tout en agrémentant ses cuisines partagées et son appartement Coliving d’une sélection de produits.

A propos d’Adagio :

Issu en 2007 de la joint-venture entre les groupes Accor et Pierre & Vacances Center Parcs, Adagio est leader européen sur le marché de l’appart’hôtellerie et présent sur 4 continents avec plus de 120 adresses. Les appartements tout équipés et les espaces communs conviviaux répondent à une attente croissante des voyageurs aspirant à la fois à plus d’indépendance et de liberté et à davantage de services et d’offres sur-mesure. Urbaines et en centre-ville, les trois gammes, Adagio access – le confort 3 étoiles au meilleur prix -, Adagio – des aparthotels contemporains au confort 4 étoiles – et Adagio premium – le haut-de-gamme 5 étoiles – s’adressent aussi bien aux voyageurs d’affaires qu’à ceux alliant business et loisirs. L’offre est idéale pour les moyens et longs séjours, et avec la dégressivité tarifaire à partir de la 4ème nuit, plus vous restez moins vous payez ! Adagio s’adapte au tempo d’une société en mouvement pour un nouvel art de vivre la ville convivial et responsable.

Pourquoi les prix vont flamber

La dette accumulée par les fournisseurs du voyage d’affaires pendant la pandémie explique (en partie) la forte hausse des tarifs à venir.

Une montagne de dettes ! Depuis deux ans, les principaux fournisseurs du travel auraient accru leur passif de 540 milliards de US$, soit 475 milliards d’euros ! Un chiffre délirant calculé par Mark O’Brien, un consultant anglais, ancien de BCD Travel, qui s’est fondé sur des rapports publics et financiers ainsi que sur des données issues des grandes agences de notation.

Sur ce montant, quelque 490 milliards de US$ proviennent de prêts bancaires et gouvernementaux. Par secteur, la dette mondiale nouvellement créée s’élève à 350 milliards de US$ pour les compagnies aériennes, 110 milliards pour les hôtels, 20 milliards pour les sociétés de transport terrestre et 10 milliards pour les TMC… 

Avec le « quoiqu’il en coûte », tout le monde a perdu la notion de l’argent et jongle avec les milliards comme avec des carottes. « Mais, prévient Mark O’Brien, ce chiffre est supérieur aux PIB de la Belgique et du Portugal réunis, ou à 7% de l’économie américaine ». 

Une dette qui expose dangereusement les acheteurs et les travel managers. Lors d’une présentation le 21 janvier dernier pour l’Institute of Travel Management (sorte d’équivalent britannique à l’AFTM), Mark O’Brien a déclaré que la pression à la hausse des tarifs résulterait en partie de ce qu’il a appelé « ce refinancement de l’industrie des voyages », comme l’ont rapporté les excellents sites The Company Dime et Skift.

Pour l’instant, les prix semblent rester à un niveau raisonnable par rapport à 2019 car les fournisseurs cherchent à encourager les voyageurs à revenir. Mais cela devrait changer au deuxième semestre, alerte Mark O’Brien, une fois la reprise plus soutenue, « car cette dette doit être remboursée ». Et de préciser : « Les fournisseurs devront alors récupérer leurs pertes, assurer le service de leur dette (les intérêts) et fournir des rendements significatifs à leurs investisseurs financiers. » 

Résultat : selon le consultant, les compagnies aériennes devraient augmenter leurs tarifs de 3,5 à 4,5% sur leurs principales routes par rapport aux niveaux de 2019 d’ici le troisième trimestre. Du côté des hôtels, la hausse serait de 5 à 9%. Quant aux TMC, « elles n’ont pas d’autre choix que de rafraîchir leurs modèles de tarification. » 

Et attention car de nombreux facteurs, autres que celui de la dette, vont ajouter à la pression inflationniste : la hausse du prix du carburant alimentée notamment par le conflit ukrainien, les investissements dans les carburants durables, les taxes d’aéroports, les pénuries de personnel… Dans un article du Figaro, l’expert du transport aérien Xavier Tytelman parie de son côté sur une hausse des tarifs aériens de 5%, « majoritairement du côté des compagnies traditionnelles et non des low costs (…) car leur meilleur état financier leur permet au contraire de relancer la guerre des prix. »

Bref, selon Mark O’Brien, une société qui dépensait habituellement 20 millions de US$ en voyages peut s’attendre à une augmentation comprise entre 875 000 et 1,1 million de US$, soit environ 5% au global. Acheteurs et travel managers, pour faire face à cette pression inflationniste, vous allez devoir faire preuve d’anticipation et de créativité !

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

L’appel d’offres hôtelier en déclin ?

Le sourcing continu semble prendre le pas sur l’appel d’offres traditionnel, en raison du Covid mais pas seulement. 

L’appel d’offres hôtelier a-t-il vécu ? La question posée par le très bon article de Business Travel News mérite d’être traitée. Au moment même où « les acheteurs mettent traditionnellement la touche finale au programme annuel hôtelier dont ils négocient laborieusement les tarifs depuis l’été. » Sauf que, dit le journaliste, ils sont très rares à le faire.

La raison la plus évidente du déclin de l’appel d’offres est la chute des réservations causée par le Covid, qui ne laisse aux acheteurs aucune donnée fiable sur laquelle s’appuyer pour prévoir leurs volumes à venir. 

Mais Clare Francis, travel manager chez la société d’assurance Willis Towers Watson, avance d’autres motifs qui vont, de toutes façons, l’amener à délaisser les appels d’offres. La première est la charge de travail que représente la négociation simultanée avec 500 hôtels dans 50 pays. Ensuite, les besoins en hébergement de son entreprise peuvent changer entre le lancement d’un appel d’offres en été et sa conclusion en décembre. Enfin, la volatilité du monde après-Covid exigera des actions plus rapides que celles que permet un programme de tarification qui ne change qu’une fois tous les 12 mois. 

Résultat : les acheteurs sont de plus en plus nombreux à faire du sourcing continu qui consiste, pour la plupart d’entre eux, à négocier des tarifs doubles avec leurs hôtels préférés : un tarif fixe, plus un pourcentage de réduction sur le meilleur tarif disponible. Cette remise évite que « nos voyageurs aillent sur booking.com et voient un tarif inférieur à celui que nous leur proposons », explique Clare Francis. Un tarif réduit qui a concerné 90% des réservations de l’entreprise en 2021, les faibles niveaux d’occupation forçant les prix à la baisse. 

Si les tarifs fixes retrouveront de leur importance lorsque le marché se redressera, Clare Francis fait partie de ces acheteurs qui s’attendent à en négocier moins à l’avenir, en tous cas davantage sur une base opportuniste, au coup par coup, plutôt qu’une seule fois par an. 

Par ailleurs, les acheteurs se rendent compte que les villes où ils ont de faibles volumes de réservation peuvent être parfaitement desservies sans tarifs négociés par eux-mêmes. Ils s’appuient alors sur les plafonds imposés aux voyageurs ou sur les tarifs négociés par la TMC elle-même. Clare Francis confirme : « Nous possédons des tarifs fixes dans 90% de notre programme, mais nous n’en n’aurons probablement besoin que de 50% à l’avenir car nous avons des plafonds tarifaires par ville. » Le tarif le plus adapté pour chaque voyage, tel est bien l’objectif de ce sourcing continu. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

L’hôtellerie manque de personnel

La pénurie de main d’oeuvre dans les métiers de l’hôtellerie-restauration fait craindre une dégradation de la qualité de services. 

Une hémorragie. Près de 120000 salariés de l’hôtellerie-restauration en France ont quitté le secteur depuis le début de la pandémie ! Cette tension n’est pas nouvelle dans ces métiers mais le Covid a démultiplié le problème et cette pénurie de main d’œuvre est qualifiée de « dramatique » par Sébastien Bazin, le patron d’Accor.

Et comme le racontent Les Echos, « la rentrée ne s’annonce pas plus simple que l’été. D’autant qu’en ce mois de septembre, l’activité se montre parfois plus soutenue qu’anticipé, avec, notamment, beaucoup de demandes de dernière minute des clients. Faute d’avoir assez de monde pour tout prendre en charge, notamment des femmes de chambre, certains palaces et grands hôtels n’ouvrent pas quelques étages. Des restaurants de tous types ferment plus de jours qu’auparavant, en particulier en fin de semaine. Un paradoxe alors que la reprise de l’activité était très attendue. »

Par ailleurs, écrit Le Figaro, « on remarque que des employés qui occupaient des postes à l’accueil – « souvent de très bonnes recrues, qui parlent plusieurs langues, et présentent bien », souligne une spécialiste du secteur – ont rejoint la banque ou l’assurance ».

Pour Sébastien Bazin, « le monde a changé, les attentes des collaborateurs aussi. Dans toutes les industries, nombreux sont ceux qui ne veulent plus accepter les sacrifices et contraintes personnelles qui ont été les leurs pendant des années ». Sans compter la question des salaires. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a estimé le 4 septembre sur France Inter que le secteur faisait partie de ceux dans lesquels « les rémunérations ne sont pas à la hauteur ». 

Au début de l’été, toujours dans Les Echos, Didier Chenet, président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI, s’inquiétait : « c’est une véritable catastrophe. Certains hôteliers n’ouvrent pas la totalité de leur établissement faute de personnel. Il y a une crainte aussi sur la qualité de services ». Crainte partagée par d’autres segments du business travel qui ont dû se séparer de nombreux collaborateurs. Au moment où l’on parle davantage de bien-être des voyageurs, les travel managers vont devoir ces prochains mois porter une attention particulière sur ces points. 

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM

RSE : la difficile évaluation des hôtels

RSE : la difficile évaluation des hôtels

De plus en plus de travel managers et d’acheteurs demandent des informations sur la durabilité des hôtels mais l’absence de norme internationale complique la donne.

Les groupes hôteliers sont unanimes : le nombre de demandes d’informations sur la durabilité des hôtels émanant d’acheteurs et de travel managers a explosé l’année dernière en pleine pandémie ! C’est en tous cas ce qu’ils ont déclaré aux journalistes de Business Travel News qui viennent de sortir un instructif numéro spécial sur la RSE (Lire ici).

Denise Naguib, vice-présidente de Marriott en charge de la RSE, affirme ainsi qu’elle a reçu une centaine de demandes en 2020 contre une vingtaine en moyenne les années précédentes. Constat identique chez Hilton et InterContinental (IHG). Les questions posées par les entreprises vont de l’empreinte carbone des séjours à la façon dont un hôtel réduit ses déchets alimentaires, en passant par les pratiques sociales de l’hôtelier, notamment en matière de diversité. « Cependant, la plupart des questions se concentrent encore sur le « E » de la RSE » concède Catherine Dolton, vice-présidente en charge de la RSE chez IHG, citée dans l’article. Et d’ajouter : « Les entreprises ne demandent pas nécessairement à leurs voyageurs de séjourner dans des hôtels plus écologiques mais elles veulent encourager ce comportement ».

Denise Naguib précise cependant que « certains acheteurs ont demandé comment signaler dans leurs outils de réservation les hôtels qui ont des certifications ou des données précises sur les émissions de carbone ou la consommation d’eau. Ceux-là vont même jusqu’à faire passer ces hôtels en tête de liste, avant le prix ».

Seulement voilà, distinguer les bons des mauvais élèves restera un casse-tête tant qu’il n’existera pas une norme industrielle définissant réellement ce qu’est un « hôtel vert ». Il existe des dizaines de labels dans le monde, mais aucune harmonisation. « On ne va pas demander aux hôtels de proposer leurs propres évaluations, je ne suis pas sûr de les croire » ajoute avec malice David McDonald, travel manager monde de Hogan Lovells (cabinet international d’avocats). « Nous avons besoin d’une ressource industrielle neutre, un équivalent des certifications ISO qui publierait chaque année un score et un classement ».

En attendant, les entreprises font avec les moyens du bord. Mark Avery, travel manager monde de PwC, demande par exemple aux hôtels s’ils participent au HCMI, un outil permettant de calculer l’empreinte carbone par chambre occupée, et au HWMI, un dispositif mesurant l’utilisation de l’eau dans un hôtel. Mais c’est très imparfait : seuls 25 000 hôtels dans le monde utilisent le HCMI et 18 000 le HWM.

De nombreux organismes travaillent donc à une harmonisation et à une certification mondiale. Le Global Sustainability Tourism Council serait l’un des plus actifs. L’industrie hôtelière collabore par ailleurs avec le Fonds Mondial pour la Nature pour développer une méthodologie standardisée de mesure des déchets.

La pression des entreprises commence à se faire plus forte. Leur nécessité d’atteindre des objectifs internes de durabilité pousse à des voyages plus responsables. Au point d’avoir un impact sur le choix des hôtels qui seront intégrés dans les programmes voyages ? « Oui, mais cela prendra du temps, affirme Mark Avery. D’autant que parfois, nous sommes dans des endroits où nous n’avons pas le choix des hôtels, il faut être réaliste ».

Pour Rebecca Jeffries, travel manager de Toyota North America, la bascule dépendra des voyageurs : « Si le sujet intéresse 10 ou 15% de mes voyageurs, cela ne fera probablement pas une énorme différence dans mon sourcing hôtelier. En revanche, si cela concerne 85% d’entre eux, alors oui, ça le fera ! ».

François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM